meeting AA du lundi soir

Suis allée faire un meeting AA hier soir. C'est un meeting discussion où chacun a la possibilité de s'exprimer en lien avec la lecture du "Gros Livre" des Alcooliques Anonymes ou le "12-12", sur les Étapes et les Traditions. Je me suis pétée les bretelles en parlant trop distinctement, avec la tête, de la première étape ("nous avons admis que nous étions impuissants devant l’alcool - que nous avions perdu la maîtrise de notre vie"). J'étais un peu mal à l'aise (première fois que j'y allais), et je n'aime pas beaucoup la configuration de salles lorsque les gens sont autour d'une méchante table, où on ne voit que le torse et la tête des gens, c'est moins chaleureux. Je préfère les cercles avec des chaises, lorsque les gens sont complètement visibles, ça créé plus de véridicité et d'authenticité, à mon avis. Le corps parle, les jambes, les mains, les pieds, la posture (ou l'absence de posture). C'est beau de voir l'entièreté d'une personne se manifester, cela donne plus de poids aux paroles dites, et à l'absence de mots aussi. Ça permet des échanges beaucoup plus authentiques, on est plus près les uns des autres (un cercle, c'est fort symboliquement). Moi, c'est ce que je recherche dans un meeting. La communion, le sentiment de faire partie d'une chaîne humaine significative. Je vais y retourner sans aucun doute, je suis très contente d'y être allée (j'ai pris mon foutu grabat et ai marché sans penser à rien, surtout ne penser à rien!). La rencontre est calibrée de façon à ce qu'à 21 heures, tout est terminé. Cela commence à 19h30, tous les lundis soirs, et cela me prend exactement 15 minutes à pied pour m'y rendre. C'est parfait. Hier, il y avait 9 femmes (dont moi) et 3 hommes. Moyenne d'âge: 40 ans. Des francophones, blancs, éduqués. Ne ressemble en rien à ce qu'on retrouve normalement dans les meetings à Montréal où la proportion d'hommes est beaucoup plus élevée et le niveau d'éducation frôlant souvent le zéro absolu. Genre, 2-3 hommes pour une femme, des gens qui ne travaillent pas (plus), des retraités, des ex-taulards, des ex-danseuses, des ouvriers, des gens qui en arrachent, au chômage, sur l'aide sociale, des gens qui ont tout perdu, etc. Quelques professionnels, quelques professions libérales, des employés de bureau. En général, plus il y a de femmes, plus le meeting est poche, et plus il est précaire (peut disparaître pour un oui ou pour un non). Je ne sais pas expliquer cela, autrement qu'en arguant que les femmes ont de la difficulté à s'entendre, elles ont tendance à se méfier les unes des autres en général, les egos sont forts. Lorsqu'il y a des hommes, ça calme le jeu. Bizarre, non?