ce sentiment que je serai punie si je ne fais pas ce que j'ai à faire

Je ne suis pas allée faire mon meeting AA hier soir parce que j'étais trop crevée. Pour que l'univers me "pardonne" ma mauvaise foi et ma paresse, j'ai sauté sur l'occasion d'aider un aveugle et sa canne blanche à se rendre jusqu'au métro et fait des courses pour la maison malgré ma fatigue, pour compenser genre (de ne pas aller une fois de plus à ce foutu meeting). Souvent je donne des 10$ à des clochards pour me faire pardonner le sentiment que j'ai de ne pas faire ce que j'ai à faire (i.e. faire du meeting). Pas de veine, j'ai mal dormi et suis claquée. Dans le dernier rêve que j'ai fait (je suis persuadée qu'on rêve tous mais qu'on ne s'en rappelle pas toujours), je marchais en talons hauts chics noirs d'un endroit à l'autre à la recherche de quelque chose que j'avais perdu, je rencontrais des gens qui essayaient de me vendre ou de me faire accroire des trucs, je me rendais d'un étage à l'autre de haut en bas d'un building de 100 étages et finalement, je me retrouvais dans la rue et, dans un saut dans le temps propre aux rêves, un enfant mangeait une de mes chaussures. Il était impossible de la lui faire "recracher", et quelqu'un (peut-être un membre de la famille), s'est offert à me rembourser la paire (100$) et je me suis réveillée de mon sommeil brumeux, de mauvaise humeur, ce n'étais pas un joli rêve. Je perds souvent des choses dans mes rêves. Mes dents, mes vêtements, et là, ma chaussure, dévorée par un petit garçon. Le rêve dégageait quelque chose de menaçant et je me suis réveillée inquiète. J'ai trop de travail au bureau, cela n'arrête pas. Et je ne suis pas en forme spirituellement. Et je ne prends plus Celexa, de ce fait j'ai peur de laisser mes bas instincts (colère, ressentiment, écoeurantite aïgue) m'envahir ou plutôt ne pas être capable de les "retenir" (comme s'ils n'attendaient qu'un moment d'inattention de ma part pour qu'ils explosent). Ce matin, je suis engluée de sommeil, vaseuse, remplie de moi-même, de mauvaise humeur, avec le sentiment que la journée sera longue et stressante, avec un début de mal de tête, le visage tiré, une gueule d'enterrement et il fait extrêmement froid dehors et la journée sera super occupée du début à la fin. Je n'y couperai pas. Disport à 17 heures pour le front chez ma merveilleuse dermatologue Yara. Je vais essayer de prendre congé demain, un petit arrêt si possible, avec mes heures accumulées. Ce midi, meeting AA ABSOLUMENT. Je n'ai pas le choix. La semaine dernière, à ce même meeting du mardi midi à l'arrière d'une basilique près du bureau, je suis partie en plein milieu, incapable d'endurer les récits des consommations de vins, grappa et autres cocktails d'un membre qui, on aurait dit, s'était donné le mandat de donner soif à toute l'assemblée ce qui n'est pas cool je trouve. Ce n'était pas un partage AA. Ça ne donnait pas d'espoir et ne servait pas la cause qui est celle de donner de l'espérance et des outils spirituels aux gens qui essaient de garder une sobriété sereine ou de tenter de l'obtenir. Je n'aime pas partir en plein milieu d'une assemblée et je compte sur le doigt de la main le nombre de fois que cela est arrivé en 12 ans. Là, c'était à mon avis nécessaire (...). J'ai été la seule à le faire (...). C'est dire mon niveau de tolérance. Je fais de mon mieux. Il faut tellement que j'arrête de me taper sur la tête. Cette tendance naturelle chez moi lorsque je ne fais pas assez de meetings et et que je ne suis pas centrée sur l'essentiel. Et que j'ai le sentiment que je vais être punie de ne pas faire ce que j'ai à faire.

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