il n'y a pas de réconfort à vivre sa vie comme il se doit, le salut est ailleurs
J'ai souvent le sentiment que je ne tiendrai pas le coup, physiquement, mentalement, que ça va craquer de partout ou que ça va arrêter de fonctionner, brutalement. Je fais attention aux signes. À 47 ans les signes sont partout: une mauvaise nuit: la journée qui suit est difficile, la digestion s'en ressent, une migraine fait son apparition, je suis moins patiente, les sollicitations me semblent trop nombreuses, la crise guette. Je dors bien: la journée de travail se passe bien, la digestion est ok, je vois des solutions à toutes les petites choses (ou les plus grandes) qui doivent être réglées, et voilà que toutes sortes de questions existentielles surgissent, et c'est ok mais c'est confrontant, ce n'est pas confortable, etc. Il y a péril en la demeure. Le truc, c'est de vivre le moment présent, ça, tout le monde le sait. Carpe Diem, qu'ils disent. Ainsi soit-il. Me concernant, les choses me semblent trop souvent aller trop vite, j'ai besoin d'un cadre fixe, rassurant, des habitudes saines, pas trop de sollicitations émotionnelles, etc. Le moment présent est toujours passé trop vite, il y a toujours un autre moment qui survient alors que je suis en train de m'habituer tranquillement pas vite au nouvel ordonnancement des choses, etc. Je dois rester en équilibre sur un fil invisible à tous les instants. Oui, à 47 ans mon corps me tourmente très régulièrement, avec toutes ces choses qui coincent, craquent, bloquent, suintent, crispent, cèdent; c'est peut-être une des raisons qui alimente le sentiment qu'il n'y a rien de sûr, de pondérable, d'immuable, que tout peut arriver. Ça fait partie de la condition humaine soit, de vieillir, mais ça fragilise. J'ai des choses à faire, des problèmes à gérer, des courses à faire, un physiothérapeute à rencontrer (90$ de l'heure...et je n'ai pas d'assurance...), des exercices à faire. Des meetings AA à assister, des nouvelles choses à apprendre, et ce super projet de blogue sur Youtube à élaborer. Demain matin, tout peut arrêter. Je me casse la gueule sur un trottoir glacé, hop! l'hôpital! Et un arrêt maladie de 2 mois. Une maladie mortelle, hop! chirurgie, chimio, radio, réab, etc. La totale, arrêt un an. Tout m'apparaît trop dur, trop nul, trop toutte, je vire sur le top et je réussi presque à me tuer, hop! l'hôpital psychiatrique avec toutes sortes de pilules et des infirmières pas mignonnes du tout qui ne se laisseront certainement pas séduire par mon air piteux. Il n'y a pas de réconfort dans les choses matérielles. Il n'y a pas de réconfort dans les relations humaines. Il n'y a pas de réconfort à vivre dans un milieu favorisé avec des chances et des droits et des libertés et des balises sociales, etc. Il n'y a pas de réconfort à vivre sa vie comme il se doit. Mon salut, c'est encore et toujours au niveau spirituel. Là est la seule issue, le seul réconfort vraiment tangible. Le matériel n'est rien face à la folie, la déréliction, la perte de contrôle, le burn-out, la mort. Il n'y a de réellement fort et puissant et immuable et permanent dans une vie humaine que la relation à Dieu. C'est, à mon avis, la seule garantie, le seul abri. C'est au niveau de l'âme que ça se passe.
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