quelques réflexions sur l'amour
Voilà c'est samedi. Je suis de garde pour le bureau, je dois donc laisser mon cellulaire bien en vue, et gérer des trucs à distance. Ça ne me dérange pas trop: j'ai bien organisé mes affaires à l'avance et je ne crois pas qu'il y aura de difficultés ni de grands dérangements durant ma fin de semaine, où par ailleurs je n'ai pas de grands projets d'envergure. Je n'ai jamais de projets d'envergure. Seulement ma petite vie, vécue du mieux que je peux, selon mes envies et mes besoins et mes petits caprices de vieille fille en robe de chambre (que je n'ai pas). Je suis là, cependant, à 100% à la disposition de la petite. Qui gémit et grince des dents depuis 48 heures pour l'individu qu'elle a pris comme premier amoureux à vie et qui semble extrêmement indépendant, et c'est peu de le dire. Pauvre enfant, les amours sont si dangereuses. Je ne lui transmets pas mes incapacités, mais je suis là cependant pour lui remonter le moral au besoin afin qu'elle ne touche pas le fond dès le début. L'amour c'est drôle. On réclame de sa douce moitié des affaires qu'on n'a jamais réclamées à personne au nom de l'amour. On veut que l'autre nous rende heureuse, dans notre petite idée du bonheur. Je ne vois plus les choses comme cela. Je pense qu'aimer est fondamentalement un choix, et un don. Dans la réciprocité. Et qu'il ne devrait pas y avoir de drame. Mais je suis une fille qui n'a pas aimé depuis au moins 5 ans et qui ne s'est pas faite baiser depuis plus longtemps encore....alors. Les amours des autres sont personnelles et uniques. Mais il y a des thèmes de base, comme le respect, la communications des besoins essentiels, et la réciprocité. S'enflammer pour quelqu'un qui nous apparaît comme une pure merveille et se morfondre parce que l'autre ne correspond pas à ce qu'il semblait pouvoir nous donner à voir et à vivre, voilà la cause de bien des malheurs. Être à même de s'abandonner aux vertiges de l'amour sans toutefois perdre sa lucidité est un mandat qui demande du courage et du discernement (moi je n'en ai pas). J'ai toujours plein de choses à dire sur l'amour, et je ne suis pas capable d'aimer. Pas capable de faire de compromis, et super dépendante. Je préfère le célibat, si reposant. La chose qui manque, c'est le regard d'un homme amoureux sur soi. Ha! quelle sensation extrême de plénitude! (lorsque ce regard est voulu) Mais, lorsqu'on est carencée comme moi, le regard amoureux créé le vertige du vide et du manque. C'est automatique. Je suis dépendante affective premier degré. C'est ma première drogue. Je n'en ai jamais assez, il m'en faut plus, et tout le temps, et je détruis ma proie pour que ça soit plus fort, plus galvanisant, plus exaltant, etc. Une addict. Jamais rassasiée, jamais contente. J'ai toujours été comme ça. Je siphonne ma proie, et ensuite je la jette. Je ne veux plus détruire personne, c'est mon mantra des dernières année. Et ça marche, personne n'est là. Je n'en souffre pas. Parfois, dans le métro, dans la rue, j'ai un petit vertige, lorsque je vois une belle nuque bronzée et solide d'un gaillard de 20 ans...Je n'aime que les hommes jeunes et fringants. J'aime la peau neuve et dense d'un gars qui peut et veut me prendre sur le comptoir ou la table de la cuisine à n'importe quel moment. J'aime l'amour charnel avec un homme de passage, qui disparaît de ma vue aussitôt apparu dans le décor. J'en rêve des nuits entières, et cela nourrit mon ego et mes fantasmes. J'évite cela aussi maintenant, parce que je ne sors plus la nuit, que je suis myope et que je ne mets pas mes lunettes et que je suis dans le brouillard à longueur de journée par pure coquetterie, donc je ne vois rien et n'entame rien. Je ne drague plus parce que j'ai peur de retomber dans l'addiction du corps des hommes, et déclencher ou provoquer des désirs forts d'ivrognerie et de perte de conscience, mon autre addiction. Mortelle celle-là.
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