les meetings d'Alcooliques Anonymes dans ma vie

Je ne suis pas dans un esprit d'amour et de fraternité. Nonobstant le fait que je sens que je vais avoir à payer d'une certaine façon (face à l'univers?) pour cela, je suis absolument certaine qu'il y a un lien de causalité entre mon indifférence et la diminution de ma fréquentation des salles de meeting d'Alcooliques Anonymes. C'est sûr et certain, pas de doute possible. Alors, c'est quoi cette paresse, cette langueur, cette apathie? Pourquoi refuser quelque chose qui va améliorer ma vie sans aucun doute? C'est quoi l'idée? C'est comme refuser un médicament qui peut aider à la guérison d'une blessure, d'une maladie. Le fait-on, et pourquoi le ferait-on? Il y a quelques années, j'ai rencontré un membre AA qui a complètement bouleversé ma façon d'envisager mon existence comme être humain, et le spirituel a pris beaucoup de place dans ma vie (l'essentiel de ma vie je dirais). Je me suis sentie m'abandonner à une puissance supérieure comme jamais je n'avais pu l'envisager auparavant. Un pan de mon existence humaine, de mon histoire humaine s'est ouvert sur quelque chose de complètement nouveau et qui a donné un sens différent à ma vie. J'étais complètement dans le sentiment fort de ressentir exactement ce que c'est qu'être spirituel dans un corps humain, dans une existence humaine. J'étais connectée à l'amour, et toutes les possibilités de guérison, de pardon, de réconciliation avec moi-même, etc., qu'on peut ressentir lorsqu'on est habité par une puissance supérieure et qu'on se départit de tout ce qui n'est pas nécessaire à la vie et est une entrave (l'orgueil, le ressentiment, la colère, la victimisation, etc.). J'ai commencé la méditation (très demandant et douloureux), lu plein de magnifiques bouquins spirituels inspirants, fait plein de meetings AA et NA, des congrès, des événements et autres rencontres et....ai été accompagnée dans ma vie par cet être au passé extrêmement lourd (...), celui-là même qui m'a fait réaliser toutes les potentialités de l'abandon à la vie telle qu'elle est. C'est cet homme qui m'a permis d'ouvrir cette porte, celle de l'abandon réel à l'efficace force de l'amour de Dieu (à l'image des 12 Étapes des AA, un Dieu, tel qu'on le conçoit...). Cette majestueuse équipée ne s'est pas faite sans douleur. Je me suis beaucoup questionnée (c'est peu de le dire) sur la logique d'apprendre les moyens d'une quête spirituelle efficace par le biais d'une crapule (tel que le conçoit la société, ainsi que moi-même...). Je me suis mise à douter de ma santé mentale, ai pensé que ma faible estime personnelle me poussait à faire des rencontres avec des individus de très piètre réputation. J'ai eu peur pour ma propre réputation, pour ma job. Je me suis sentie concernée et plus encore par la réelle signification de ma grande admiration pour la quête extrêmement pénible vers la guérison intérieure de cet homme, et pourquoi je m'identifiais autant à sa souffrance, et à son chemin. J'ai vraiment ressenti mon état de très grande dépendance affective à son égard. Je me suis accrochée à lui comme à une bouée de sauvetage (ce qu'il a été). Tout était mêlé dans ma tête. Je l'ai aimé comme une soeur, comme une mère, comme une enfant, jamais comme une femme, une compagne, une épouse éventuellement. Je l'ai quitté, au bout d'une dizaine de tentatives douloureuses. Depuis, les meetings AA n'ont jamais plus eu la même portée vitale, n'ont plus représenté l'idée d'une audacieuse révolution intérieure de tous les moments dans la quête du rapprochement à la Vie telle qu'elle est (i.e. spirituelle avant toute chose). En faisant preuve de maturité en volant de mes propres ailes, j'ai perdu mon ancre. Personne ne l'a remplacée depuis. Et je parle ici de ce qu'il représentait pour moi comme agent de changement intérieur, profond, divin. Les meetings d'Alcooliques Anonymes sont comme un coquille vide depuis, ils ne me donnent pas à percevoir et à ressentir ce que j'ai déjà perçu et ressenti. Pour arriver à arrêter le cercle vicieux de mon indifférence aux meetings qui me fait les fréquenter de moins en moins, et qui donne comme résultat une indifférence accrue aux êtres humains autour de moi (et par extension, à moi-même certainement), il doit se passer quelque chose. Mais je n'ose pas demander à Dieu d'intervenir concernant cela (et je ne demande jamais ce genre de chose pratico-pratique à Dieu anyway), parce que je sais que c'est par le biais de la souffrance que j'atteins toujours cette humilité inductrice de spirituel dans ma vie. En d'autres mots, s'il m'arrivait quelque chose de vraiment grave (deuil, maladie, perte d'emploi, etc.), il est certain que mon premier recours serait AA. Donc.....

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