ma mère n'aime pas les enfants

Ma mère n'aime pas les enfants. Elle les repousse et les ignore le plus possible. Elle se crispe en leur présence, elle est sèche et maladroite. Lorsqu'elle essaie d'être gentille, elle minaude et leur parle comme s'ils étaient attardés. Dimanche, lors de ma visite chez mes parents, les deux filles de ma soeur étaient là. Elles ont respectivement 8 et 12 ans. Elles sont belles comme le jour, amusantes, éveillées et vraiment adorables. Elles ne sont pas très propres soit (ma soeur n'est pas forte sur l'hygiène corporelle) mais cela ne leur enlève rien. Est-ce que je peux juger ma mère parce qu'elle n'aime pas les enfants. Est-ce une faute morale, une tare, de ne pas aimer les enfants. Je suis dure et intransigeante envers ma mère parce lorsqu'elle réagit mal face aux gestes et aux paroles des enfants, j'enregistre le fait que durant 18 ans j'ai subi les mêmes rejets et plus encore, parce que cela se faisait les portes fermées, à l'abri des regards, qu'il n'y avait pas de témoin et que cela se faisait avec la bénédiction de mon père, qui protégeait sa femme et ne la contredisait en rien pour avoir la paix. Il ne nous protégeait pas contre les gestes et les paroles blessants de sa femme, il voulait garder l'harmonie dans la famille en faisant comme si rien ne se passait, comme si tout était normal. Mon père est un homme bon, il n'a pas une once de malice en lui, mais il est faible, et lui aussi ne pense pas que les enfants sont des êtres à part entière, avec un coeur et une âme, et fragiles parce qu'en développement, en apprentissage. Les gestes et paroles répugnants de ma mère n'ont pas soulevé l'indignation de mon père parce qu'il n'était pas conscient du mal et des blessures que cela pouvait causer; il a lui-même été victime des violences de sa propre mère, peut-être pensait-il que les mères sont violentes et instables et injustes, qu'il faut endurer et attendre que ça passe. Jamais compris vraiment comment un homme si bon ait pu endurer et valider des choses dont lui-même a tant souffert enfant. Il pensait probablement qu'il ne pouvait rien faire, que c'était comme ça et puis c'est tout. La violence et la cruauté de ma mère ont pu se manifester parce qu'il n'y avait rien pour l'empêcher d'agir. Un homme courageux n'aurait pas laissé faire cela. À moins que je me trompe, que ma vision de cela soit erronée. C'est un mystère. Ma mère a toujours été dépressive et malheureuse. Cela, je l'ai bien compris. Les personnes malheureuses sont dangereuses pour les autres. Cela, je l'ai compris aussi. Mes parents n'ont pas eu de modèles de familles heureuses et équilibrées dont ils auraient pu s'inspirer. Je me souviens d'une cousine qui était adorée et adulée et gâtée par ses parents, respectivement frère et belle-soeur de ma mère. Ma mère trouvait cela insupportable, tout cet amour pour cette petite peste. Elle ne pouvait supporter tout cet amour pour une seule enfant, cela lui paraissait inenvisageable. Je me souviens très bien des paroles dures envers cette enfant, et des jugements qu'elle proférait envers ses parents tellement mous, tellement aveugles face à l'enfant. Pour ma mère, aimer totalement et inconditionnellement ses enfants est une tare, une erreur, une faiblesse. Que peut-on contre les croyances des autres. Que peut-on contre les croyances des autres qui ont bousillé une partie de notre vie. Crier? Brailler? Vouloir mourir? Se détruire? J'ai fait tout cela. Et plus encore. Les croyances, les gestes et les paroles d'une personne peuvent détruire l'âme d'une autre personne. Cela, je l'ai bien compris. Je l'ai vécu et je m'en suis sortie. Maintenant, je me sert de cela comme un parfait exemple à ne pas suivre.

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