avoir le coeur sec

Tellement hâte aux Fêtes. Le 22 décembre, dernière journée de travail avant le retour le 4 janvier. Absolument rien de prévu, si ce n'est la séance de déballage de cadeaux que je vais offrir à ma fille lorsqu'elle reviendra de chez son père. Tout le monde dans la famille est au courant que je ne fête ni Noël ni le Jour de l'An ni rien, ce qui me simplifie la vie, et me fait passer pour l'ermite de la famille. Pas d'invitations, pas de refus. Rien qu'un grand désert blanc de 12 jours de congé. Normalement le temps des fêtes me déprime un peu, je sens qu'il y a là à voir et à vivre en ayant le sentiment que je n'ai pas accès à ce tourbillon, bien au contraire; il me ramène à mon incapacité à trouver de la joie et du contentement là où les autres se réjouissent. C'est même plus que ça: ça me ramène au côté obscur de mon coeur, à cette inaptitude fondamentale à trouver dans la vie matière à me réjouir, à vouloir entrer dans la danse, en donnant et en recevant. Mon égoïsme, mon égocentrisme, mon repli sur soi, etc. Ce n'est pas très joli, mais je m'assume. Cela a des conséquences. L'amour qu'on ne donne pas aux autres, il est perdu, pour soi et pour les autres et pour l'univers. Bloquer l'amour, c'est stopper le passage de l'amour et de ses fruits. C'est montrer aux autres qu'ils ne sont pas dignes que je m'y intéresse assez pour vouloir partager un moment de festivités avec eux. C'est leur refuser la joie du partage et de la communion avec moi. En cela, je répète inlassablement la leçon apprise à mes dépens par une mère allergique à toute forme de réunions familiales et autres réjouissances et au mépris de toute forme de partage. En cela, je suis la digne fille de ma mère, reine de la sécheresse du coeur.

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