l'indifférence

Voilà, c'est fait, je suis officiellement en vacances jusqu'au 4 janvier. Aujourd'hui, je vais aller à la bibliothèque porter des livres et en prendre d'autres. C'est mon seul projet. J'ai réussi à faire accepter, sans trop forcer quand même, de faire envoyer la petite chez son père une semaine. Je pourrai alors profiter à 100% de mon temps et du silence. Silence qui n'est pas le vide, mais l'absence de bruit. Bruit de l'ego des autres qui vient percuter le mien. Est-ce dangereux pour l'âme de passer le temps des fêtes seule. Non. Ça ressemble dans mon cas à un merveilleux plaisir coupable, et que personne ne comprend réellement. Cependant, comme en toute chose, cela a des conséquences. Les gens se détachent. Ils sont distants. Ils sont émotionnellement détachés. C'est bien et ce ne l'est pas. Je suis seule sur mon île. Mais ne le sommes nous pas tous. Je fais de la théorie là. Pour la plupart des gens, être seul lors du temps des fêtes ressemble à quelque chose de triste, de pathétique. Pour moi, c'est une grâce. Les rencontres familiales me tuent. Pas parce que je ne m'y amuse pas et que je n'y prends pas plaisir, mais parce que je déteste les obligations dans les relations humaines. À 47 ans, je veux faire des choix et les assumer, pour le meilleur et pour le pire. J'ai envie de vivre la vie que je veux vivre. Je suis égoïste. Je prive les autres de ma présence, pas en tant qu'individu, mais comme soeur, mère, fille et amie. En cela, je brise quelque chose, peut-être. Mais j'ai été brisée bien avant cela. Et je ne suis pas prête à jouer le jeu de l'amour filial. J'en ai trop manqué, et maintenant je ne veux pas redonner ce que je n'ai pas reçu. J'ai essayé dans le passé de faire ce que je pensais devoir faire, reconstruire notre famille, la rendre unie, belle et forte. Mais ce n'était que du vernis, sous la surface grouillaient des blessures, et plein d'autres choses moches, et ces caricatures de rencontres familiales m'ont fragilisée, percé le coeur. Je suis trop fragile et orgueilleuse, je le sais parfaitement, et je n'oublie jamais. Maintenant, je suis dans le confort de l'indifférence. Il y a et il y aura des conséquences à mon attitude. Je l'endosse. Enfin, je le crois.

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