leçons de vie
Hier, appel d'urgence du bureau, j'ai réglé le problème (très délicat), et j'en suis fière parce qu'il me semble que j'ai atteint quelque chose comme une expertise assez pointue dans mon domaine, et que mes expériences, mes intérêts et ma curiosité intellectuelle la bonifient sans cesse. Je suis rendue capable de m'ajuster à la plupart des situations qui peuvent subvenir, et cette souplesse et cette habileté sont une grâce pour moi, parce qu'ils donnent des bénéfices collatéraux au niveau de l'estime personnelle et m'encouragent à donner davantage de moi-même, et me font ressentir énormément de gratitude pour la possibilité d'exercer les dons qui m'ont été donnés gratuitement, d'en user et de rendre service. Je suis reconnaissante de toute cela, de ce que la vie a pu me donner, alors que cela aurait pu très bien ne jamais arriver. C'est du plus. Cela me force à l'humilité, car je reconnais le caractère éphémère des petites gloires terrestres, où rien n'est acquis, et où tout passe, sans aucune garantie de longévité. Je suis une bonne fonctionnaire, dévouée à sa tâche, prête à m'ajuster, à apprendre, à vouloir atteindre l'excellence. Si je suis cela aujourd'hui, c'est l'accumulation d'une somme d'expériences, et aussi une somme de souffrances, qui me font réaliser que donner le meilleur de moi-même dans toutes les situations, c'est laisser voir et entendre une personne qui est connectée, ancrée dans la vie, qui ne se sauve pas des responsabilités, et qui reste modeste, toute ce que j'admire chez les autres en général. Je veux être la meilleur version de moi-même, pas au niveau de l'apparence nécessairement, mais au niveau de ce que je peux donner au monde. Au niveau des relations humaines, je parle ici des amitiés et de la famille, ça bloque néanmoins. Je n'apprécie qu'à faible dose les intrusions dans mon intimité et ne suis pas particulièrement intéressée à avoir un accès privilégié à l'intimité des autres. Souvent, je trouve les gens répugnants au niveau de leur morale à deux cents qui n'a pas de base spirituelle, et leur compromission dans des actions et des pensées mesquines et frivoles, vides de sens, vides de toute substance liée à la vie. Pour moi, ce n'est jamais à la vie à la mort. Sauf avec ma fille. En tant que mère, ce n'est pas l'individu en moi qui prend des décisions ou qui agit, c'est la figure maternelle en moi, et celle-là est inaléniable, plus grande que ma propre petite personne. Elle est sacrée, et c'est un sacre d'avoir porté la vie, et de favoriser la vie. Je ne ressens ce devoir sacré qu'avec ma fille. Cela diminue mon malaise face à ma mesquinerie envers les autres êtres humains qui m'entourent, et qui ne bénéficient qu'une maigre part de ce que je suis comme personne. Lorsqu'un père ou une mère (ou les deux) dévore le coeur de son enfant, il ne reste plus grand-chose après. J'ai bien appris ma leçon et n'ai jamais fait cela avec ma fille. Merci mon Dieu.
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