le vide, le rien, le silence et le noir comme paradoxe ultime de la condition humaine
Je reste à la maison aujourd'hui. Pour mettre toutes les chances de mon côté pour l'éradication totale et définitive de ma grippe poche. Je me suis achetée des jolies fleurs samedi dernier pour la visite de ma fille à la maison et là je les contemple, et cette beauté me fait du bien, c'est un baume, un remède pour les âmes fatiguées. Je veux toujours des fleurs chez moi, même si elles s'effritent en 5 jours. Parce qu'en fin de compte, ce qui compte c'est quoi. La beauté, éphémère, l'amour, éphémère, la vie, éphémère. Toutes ces choses qui sont là et qui vont disparaître un jour dans le néant. Ces choses qui auront eu leur heure de gloire et qui sont vouées à l'anéantissement. J'ai beaucoup de difficulté ces temps-ci avec l'idée de l'impermanence des choses. Et comme pour toutes les choses qui me paraissent impossibles à accepter et à supporter, je dois avoir l'humilité de les confier à Dieu, sinon je m'étouffe avec et je deviens pitoyable à souffrir des effets de la condition matérielle de mon humanité. Toutes les choses que je n'ai pas acceptées dans le passé m'ont empêché de vivre bien. Toutes les injustices (réelles ou crues ou senties comme telles), tous les mystères du comportement des autres, ces choses qui resteront secrètes à jamais, comme par exemple ce que l'on pense vraiment de moi, et qui, dans le fond, n'ont aucune importance. Je ne suis qu'une parmi tant d'autres, et un jour je n'existerai plus, et le monde n'existera plus pour moi, et ni moi ni le monde n'auront plus aucune réalité. Ce néant absolu et total me terrifie complètement. J'y pense très souvent. Ce ne sont pas des idées de suicide, bien au contraire, c'est la terreur du vide et du rien, alors qu'ici et maintenant ma petite vie et mes petites maladies, mes petits défis et mes galères me semblent si importants et me définissent si complètement et tout cela parait si impressionnant alors que ce n'est voué qu'à disparaître et ça me rend dingue. Mes petits raisonnements sur la vie et la mort, le vide et le rien, peuvent apparaître hautement risibles, et peut-être le sont-ils finalement, mais ils forment la trame de mon existence et de mes questionnements incessants, ils hantent mes jours et mes nuits, ils sont là et je ne peux pas m'en débarrasser et je ne veux pas m'en débarrasser. Je suis un être humain et j'ai le luxe de pouvoir penser à ma condition humaine, alors, je le fais. J'aime mieux penser le sens de mon existence que de me perdre dans les addictions ou le magasinage intensif parce que la peur inconsciente du vide et du rien m'auront fait perdre la raison sans que je ne m'en sois aperçue.
Peut-être qu'un jour je pourrai me dire que j'ai résolu ce paradoxe, en augmentant ma foi, peut-être, ou en me jetant dans un projet lumineux point de vue transcendance, et cela sans doute me ramènera davantage vers Dieu, car tout mène à Dieu.
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