faire les meilleurs choix
Hier journée au final pas mal plate, un peu ennuyeuse, comme je les aime (...), lorsqu'elles ne sont pas accompagnées du sentiment de culpabilité de n'être qu'une feignasse sans ambition autre que celle de se calfeutrer chez elle avec livres, magasines, séries télévisées, sans interaction aucune avec qui que ce soit ou quoi que ce soit de vivant. 4 jours de vacances de Pâques, c'est ça quand il n'y a rien de prévu à l'agenda. Cela fait vraiment mon affaire, c'est vraiment ce que je veux pas de doute là-dessus, mais reste qu'au vu du monde, ça fait un peu pitié (et même selon mes critères je me trouve vraiment sauvage). Je suis allée à l'église au bout de ma rue l'autre jour. Expérience déplorable que je ne veux par répéter de sitôt. Si froid, si dénué de sens, de coeur, mais sûrement je me trompe. D'autres que moi trouvent un sens à la célébration de l'Eucharistie, certainement. Aucun goût pour un meeting AA non plus, j'en fais durant la semaine, les mardis précisément, et c'est avec ce petit meeting que je veux pouvoir sauver mon âme, je n'ai pas le courage aujourd'hui (ni demain).
Je viens de parler durant plus d'une heure avec un ami de Québec, C., il est à sa 57e journée de sobriété, ça doit faire plus de 10 ans que je le connais et c'est toujours le même pattern. Il a rechuté tant de fois ces dernières années, impossible de faire le décompte. C'est un des hommes les plus intelligents, allumés, beaux que je connaisse. Il a un charme fou, il est totalement irrésistible et pourtant... son auto-destruction n'a pas de limite ni de fin. Qu'est-ce qui fait que quelqu'un ne soit pas capable de rester longtemps sobre. Qu'est-ce qui cause les rechutes, qui les active. Dans le cas de mon ami C., il n'y a pas d'explication rationnelle. Il a eu mille fois la chance et les occasions de s'en sortir. Pour certains addicts, le meilleur moyen de vivre sans consommer (en étant minimalement heureux et équilibré) est celui de prendre le chemin le moins fréquenté, de façon frontale, avec assiduité, sans lâcher ne serait-ce qu'un instant. C'est d'explorer profondément son âme, et se mettre à l'entière disposition de l'Esprit. Je crois que C. n'a aucune estime personnelle, et qu'il se déteste profondément. Et ça....c'est un "bonus" pour un alcoolique-toxicomane (dans le sens que c'est le plus grand danger, une épée de Damoclès perpétuelle). Il est incapable de ressentir la paix de l'âme. C'est un révolté profond. Il est en guerre envers lui-même, et perpétuellement en situation d'antagonisme avec les autres. C'est une des meilleures personnes que je connaisse, et celle qui fait les plus mauvais choix. Dans mon cas, je ne suis pas certaine de faire les meilleurs choix, ceux-ci sont certainement teintés de cet espèce d'égotisme dans lequel je me vautre comme la truie dans sa fange, mais je ne consomme pas. Ce n'est pas idéal, mais je ne me détruis pas (je ne me mouille pas), et ne détruis pas les autres (zéro risque, zéro contentement). Ça fait une vie un peu faiblarde, un peu rance, mais j'ai des projets quand même (les mettrai-je un jour en action), genre écrire comme Amélie Nothomb, me lever à 4 heures tous les matins et ingurgiter mon demi litre de thé fort, 365 jours par année sans interruption et écrire 4 heures par jour beau temps mauvais temps peu importe mon état. J'aime beaucoup cette idée d'une discipline féroce, intransigeante, qui ne donne pas nécessairement d'excellents résultats (ses deux livres importants son ceux du début de sa carrière d'écrivaine i.e. "Hygiène de l'assassin" et "Stupeur et tremblements", les autres étant très bof à mon humble avis), mais qui est à mon avis nécessaire pour produire du matériel, bon ou pas.
Concernant C., ça fait longtemps que je ne ressens plus ni espoir ni désespoir à son égard. J'ai lâché prise. Arrivera ce qui arrivera. Tant qu'il y a de la vie...
Commentaires
Enregistrer un commentaire