au bureau aujourd'hui

Menstruée, et avec ça l’humeur qui vient avec. Une espèce de lassitude, physique et psychologique, et le ventre qui fait mal. Les yeux qui regardent et ne voient rien. Je lirais un bon livre dans mon fauteuil de lecture avec une bonne bouillotte chaude et l’attendrissante vision d’une journée complète sans interaction avec quiconque et rien qui dérange ou qui stimule trop. Les sens à off, je me verrais bien faire une petite sieste bienfaisante en ne dérangeant personne en ce bas monde. Peut-être un bon bain bouillant aussi, comme je les aime. Mais voilà que je suis au bureau et ma collègue n’est pas là. De plus, elle est bien la dernière personne au monde à ne pas avoir de cellulaire, donc je n’ai aucune idée des résultats de la visite qu’elle a eue chez l’allergologue pour sa fille et ne sais pas si elle va se pointer au bureau ce pm. C’est fou comme on est habitués maintenant à l’instantanéité de l’information. Alors que dans le fond ce n’est pas si grave que ça, on dirait que je me sentirais mieux si je savais où elle en est avec le docteur. Il me semble que c’est un manque de délicatesse de sa part de ne pas me donner de nouvelles alors qu’avant on vivait comme ça, sans être informés continuellement des allées et venues de nos proches collaborateurs, famille et amis. Voilà que nous nous sommes créés des besoins et des sources d’angoisse et de mécontentement. C’est peut-être pour ça que la maladie et la mort sont considérés si horrifiants, ce n’est jamais prévu dans nos planifications serrées. On oublie que l’impondérable est une réalité. Et que ce n’est pas à cause qu’on ne sait pas, qu’on doit se retrouver dans le néant et l’impuissance. Les choses se passent et puis c’est tout. Avec ou sans notre consentement. Il n'y a pas d'inenvisageable qui tienne en ce monde.

Ma patronne est venue me voir pour un projet que je voulais lui soumettre ce pm (finalement ma collègue ne vient pas). Il s'est avéré que la réunion s'est transformée en une séance de placotage intensif sur ses problèmes de coeur. Constat: je suis contente d'être seule merci mon Dieu. La paix totale et complète et ses dérivés dans tous les domaines de ma vie, aucun homme ne venant contaminer mon univers et ce que je suis devenue. Voilà ce qui est ressorti de notre discussion. Ce n'est pas une épiphanie. Je sais très bien que les hommes c'est un gros problème pour moi (et pour un paquet d'autres femmes que je connais).

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