j'apprend à ne pas redouter les décisions que j'ai prises et les conséquences qu'elle peuvent avoir
J'apprends à me faire confiance.
C'est-à-dire que souvent il me vient des doutes sur des choix que j'ai faits,
des décisions que j'ai prises, des actions que j'ai entreprises, et je me
demande si j'ai bien fait, si je n'ai pas fait preuve de négligence ou de
légèreté lorsque j'ai fait ceci ou cela; cela arrive souvent et c'est bien
fatigant. C'est cette propension à tout remettre en question, que ça soit
professionnel ou personnel. Un pied dans le passé et un autre qui essaie
d'envisager le présent mais toujours un peu à reculons, la tête trop pleine.
J'ai remarqué que je commence à avoir des nouveaux réflexes lorsque surgit en
moi un doute, une inquiétude dans la croyance que je me serais trompée dans la
façon d'envisager quelque chose, dans une décision que j’aurais prise, etc. Je
me dis: "Fais-toi
confiance". Et ça, c'est important. C'est nouveau, tout à fait
inédit pour moi. J'arrête tout de suite de m'en faire et de me remettre en
question. Je prends possession davantage du présent en ne ressassant plus les
choses du passé que je ne peux pas changer, et qui, à l'époque, comme je fais à
toute heure du jour, ont semblablement été faites et réalisées dans le même
souci de probité, d'attention aux enjeux, de sérieux et de coeur que je mets en
toutes choses normalement. (Je
ne suis plus quelqu'un qui néglige de prendre ses responsabilités. Lorsque
j'étais plus jeune, effectivement j'étais dans la confusion et ai négligé de
prendre soin de moi et des autres).
Je n'ai pas constamment la propension à me
remettre en question maintenant. Le truc que je me dis c'est: "Lorsque j'ai pris telle ou
telle décision, je l'ai certainement fait en toute connaissance de cause, avec bonne
foi et du mieux que je le pouvais. Ça ne peut pas être si mauvais que ça".
On dirait que ça change tout. Je suis moins dans le regret et le doute de
moi-même. Je suis moins sévère à mon égard. J'ai plus d'indulgence envers
moi-même et ai moins peur de prendre des décisions parce que j'ai confiance que
normalement je fais les choses correctement, sans vouloir me nuire ou nuire à
personne, et que c'est mon modus operandi, et que je dois croire que c'est du
beau et du bon. Je ne veux plus croire à ma négligence, à mon incompétence et à
mon imprévoyance. J'arrête les scénarios désagréables qui me font croire que
j'ai manqué quelque chose, dès qu'ils apparaissent dans mon esprit. Je les
chasse en me répétant que je dois être indulgente à mon égard. Personne d'autre
ne peut le faire à ma place. À cet égard, je suis la maîtresse du jeu. J'ai
toutes les cartes. Je peux être fière de moi plutôt que de vivre dans
l'indignité et la disgrâce d'être mon propre bourreau.
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