examen de passage
Ma collègue de travail occupe un poste au
département constitué de moi et.... elle. Nous sommes une petite cellule de
travailleuses occupées et embesognées telles des abeilles bourdonnantes,
concentrées à notre tâche et vraiment efficientes dans l'exécution des mandats
qui nous sont soumis. Ça fait 7 ans que nous travaillons ensemble. À l'époque,
j'ai pu obtenir la permanence du poste que j'occupais à titre occasionnel. J'ai
eu besoin de quelqu'un pour m'aider, parce que des changements structurels ont
augmenté mon mandat en volume et en expertise. On m'a demandé de choisir parmi
plusieurs personnes disponibles dans l'organisation. Je suis allée la chercher;
je la connaissais, ayant travaillé avec elle dans le privé quelques années
auparavant, je la savais fiable, travaillante, et super allumée. Cet été, elle
aura à passer un examen afin qu'elle puisse occuper le poste en question de
façon officielle. Si elle ne réussit pas l'examen, elle retournera aux tâches
pour lesquelles elle a été engagée avant de venir travailler à mon bureau.
Cette situation est désagréable au possible, mais on doit l'accepter. Le
problème, c'est que je redoute qu'elle échoue. Elle a la sérieuse tendance à
procrastiner et ne pas voir clairement les enjeux lorsque c'est important, pour
une raison que j'ignore. Probablement cette fameuse fatalité qui lui fait
croire qu'elle n'a pas le pouvoir de changer les choses, que ça ira comme ça
ira et puis c'est tout. Je me sens concernée parce que si elle part, j'aurai
peu de temps pour former une nouvelle personne. Pour des raisons
administratives, elle devra retourner à son poste initial immédiatement si elle
échoue l'examen. Il n'y aura pas de transition. Et il faudra engager quelqu'un.
J'ai de la difficulté à imaginer que je puisse être seule durant une couple de
semaines alors que la préparation de la saison automnale exige un travail assez
intense durant l'été. Et travailler avec quelqu'un de nouveau dans un bureau
comme le mien, où l'entente et la
communication doivent être maximales, et où
on est ensemble 40 heures par semaine, c'est quelque chose. De plus, imaginer
qu'elle pourrait devoir quitter ce bureau alors qu'on a tellement performé et
sué ensemble me paraît assez cruel merci. J'ose à peine imaginer que cela
puisse réellement arriver. Mais cela pourrait arriver.
Mon problème, c'est la façon dont je dois
gérer cela avec elle au niveau de sa préparation à l'examen. Je ne suis pas sa
mère, je n'ai pas à la coacher nécessairement, mais si je ne le fais pas, je
crains sa nonchalance et sa fausse bonne idée de se sentir psychologiquement
prête alors qu'elle n'aura pas fait d'examens fictifs, qu'elle ne se sera pas
attelée à la tâche de combler ses lacunes et de faire un maximum d'exercices
pour se préparer adéquatement. Pour être prête, elle doit se préparer à l'être,
et sérieusement. Je la connais tellement bien que je sais qu'elle pourrait
ignorer la préparation, ou la faire de façon inadéquate. Professionnellement,
elle a raté plusieurs fois d'autres examens, ou elle a tout simplement décidé
de ne pas les faire, parce que cela lui semblait inutile (...). Et voilà où nous
en sommes rendues aujourd'hui, avec cette espèce d'épée de Damoclès au-dessus
de nos têtes. Je fais quoi. Je pousse, je motive, je stimule, je force,
d'admoneste ou je laisse faire. Telle est la question du jour. Je crois que je
vais lui demander ce qu'elle veut que je fasse. Si elle veut que je la coache,
croyez-moi mon ami, que je vais le faire. Si elle tient à se débrouiller toute
seule, c’est ok. Je ne peux pas faire plus. Donc, comme d’habitude…..accepter
les choses que je ne peux pas changer…..etc.
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