tristesse qui tourne à vide sur elle-même
"Do I know what it means to feel sure that God will never fail me." (Twenty-Four Hours a Day)
Cette phrase me frappe, parce que cette sensation de la présence concrète de Dieu, je l'ai déjà sentie, mais plus maintenant. C'est que je ne prie pas, que je ne sais pas prier, que je ne veux pas prier, ou peut-être même que je ne me sens pas le droit de prier. Il y a en moi cette idée, ce sentiment diffus de ne pas être en mesure de demander l'aide de Dieu, ou sa grâce, ou appelez ça comme vous voudrez, parce que je ne fais pas ce que j'ai à faire, parce que je ne suis pas là où je devrais être. Que j'ai mille bonnes raisons de ne pas faire ce que j'ai à faire, et de ne pas être là où je devrais être, et que je sais qu'aucune n'est bonne. J'ai le sentiment que c'est lorsque je vais être bien écrasée par terre comme une merde que je pourrai recourir aux secours de Dieu, et qu'en glissant mentalement vers cette pente savonneuse, je suis en danger. Je ne peux pas me mettre à la place de Dieu, et la grâce, je l'ai déjà, étant sobre depuis plus de 12 ans maintenant, c'est ce qu'on dit dans AA, que ne pas boire lorsqu'on est alcoolique c'est une grâce. Je me sens toujours en train de diriger mon mental. Je me sens toujours la maîtresse de ma destinée mais je sens aussi que je vais crasher, si ce n'est pas ce que je suis en train de faire right now. Je sens que j'étire trop la corde en matière de spiritualité et que je vais payer le prix fort pour cela. Je sens que mon orgueil spirituel est fort, que mon ego est fort, que ma folie est forte, et que je suis en ivresse mentale, comme on dit dans AA. Que je suis en train de perdre le contrôle mais l'ai-je déjà eu. En fin de semaine, rien fait de bon, pas le goût de rien, juste de ne pas être là et ne rien sentir. Je me suis laissée aller. Au sommeil, tellement réconfortant. Ai commencé "Je suis vivant et vous êtes morts" d'Émmanuel Carrère. Et commencé "La nuit qui ne finit pas" d'Agatha Christie. Lu 2 Marie-Claire. Lu La Presse. Écouté une tonne d'épisodes de la série District 31 en streaming. Suis sortie une fois hier pm vers 18 heures faire quelques courses au petit marché du coin de la rue. Ai mangé n'importe quoi. N'ai pas cuisiné. Ai fait beaucoup d'apitoiement concernant ma fille. Ne lui ai pas laissé paraître. Je n'ai parlé à personne d'autre qu'à elle mais elle s'en fout. Je sens qu'elle s'est complètement détachée de moi et je ne fais rien pour la retenir davantage. Je ne cuisine pas pour elle alors que je sais que la bouffe c'est de l'amour mais je me sens pas capable de lui en faire. Je ne veux pas lui faire sentir que je la piège avec ma bouffe, et anyway c'est trop tard. Je lui en veux de n'avoir pas essayé davantage d'être la bonne fille que j'aurais tant aimé gâter encore, câliner encore, etc. Je lui en veux de se faire toucher par un homme et de prendre les petits comprimés contraceptifs que j'ai vu hier en faisant un peu de ménage. Je suis tellement fâchée et triste, je suis immobilisée par ma rage et ma détresse. Le sentiment d'avoir été trahie par la vie et le fameux sentiment maternel qui endure tout et accepte tout et n'a rien à dire et bien c'est ça que je dois vivre maintenant, c'est ça qu'il faut que je sois? Je suis tellement triste et en colère. Accepter les choses que je ne peux pas changer n'est pas une de mes plus grandes forces. Je dois me discipliner à avoir de l'indulgence à mon égard, sinon je vais tomber davantage dans la désolation, et je sais bien qu'à force de ne pas m'accrocher à la vie comme elle est et l'accepter, je suis en danger.
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