fatiguée d'être soi

Sylvia Plath était une femme allumée avant que la maladie ne s'empare d'elle et lui fasse mettre la tête dans le four. Voici quelques trucs qu'elle promulguait au niveau du travail d'écriture (et que j'aimerais bien mettre en pratique davantage mais que je garde en tête comme une référence):

work at it everyday

think of yourself as a professional

keep a journal to record moments, sort out ideas, and plan your work and life

stay in touch

writing is fun

you are always learning

try other writers on until something else emerges

believe in you story

keep trying

use what you know

be detailed

write write write

study study study

everything is useful, everything is material

Tous les jours, je dois croire en moi, sans me lasser de moi. Le danger survient lorsque je suis fatiguée d'être moi. Lorsque je suis fatiguée d'être sans cesse envahie par toutes sortes de pensées non nécessairement négatives, mais envahissantes, qui m'entrainent peut-être davantage vers le bas que je ne veux bien l'admettre.  Cela n'a rien à voir avec le travail intellectuel, qui, parfois peut prendre le dessus et épuiser psychologiquement. C'est la vie qui entre en soi et laisse des traces, qui s'essuie les pieds et salit tout, et le nettoyage continuellement renouvelé est épuisant, à force de salissure. Passer à travers la vie et rester propre, tel est mon agenda caché, et ce n'est pas facile. Peut-être que, au même titre que les fours auto-nettoyants si pratiques (mais qui demandent tant d'énergie) devrais-je pratiquer davantage les techniques qui s'y apparentent, style yoga, méditation et tutti quanti. Mais alors c'est le temps qui est en jeu, ce fameux temps qui n'est pas élastique et qui manque continuellement, et forcer le temps à donner davantage de jus a ses limites. Et à force de tirer le jus d'un citron pressé, il y a moins de jus et il est davantage amer. Mais où donc trouver l'apaisement pour l'amour de Dieu lorsqu'on n'a pas le temps et que l'accumulation d'instants inconfortables devient un piège, d'où on ne peut sortir qu'en se blessant.