fatigue et angoisse
Il paraît que l'avenir appartient aux gens qui se lèvent tôt. Je le comprends parfaitement et suis d'accord avec ça. Pour appliquer ce mode de vie cependant, il faut dormir. Ce qui n'est pas mon cas. Tous ces rêves matinaux que je fais depuis que j'ai arrêté Celexa, ces bribes d'images désordonnées qui ne veulent rien dire, que mon cerveau crevé sécrète, matin après matin, et qui sont le signe que je ne dors plus vraiment, et que je ne pourrai retrouver le vrai sommeil, qui est chute bienheureuse dans le noir et le silence. Le sommeil bienfaiteur est une grâce qui m'échappe très souvent maintenant, et ce repos de l'âme et des sens qui permet de vivre des journées satisfaisantes me fuit. Je suis d'une humeur lourde depuis hier. Les images affligeantes de mon petit trip pervers sur internet dimanche m'ont hantée toute la journée. Tellement, qu'il est devenu crucial que je fasse un meeting hier midi. J'en ferai un autre aujourd'hui. Je me sens perdue dans l'univers (cela semble puéril mais c'est une sensation authentique), ai le sentiment d'avoir perdu le sens et la direction de mon chemin, momentanément j'espère, et une angoisse diffuse est apparue depuis la fin de semaine. Je suffoque, enveloppée de ma médiocrité et de toutes les choses qui m'échappent en ce monde. J'éprouve le sentiment que les gens pourraient tous avoir un agenda caché et que je ne peux me fier sur personne. J'ai déjà ressenti cela à des degrés très élevés dans le passé, et ce sentiment de la malignité des intentions cachées ou manifestes des gens autour, des gens en général, de tout le monde en fait, m'a fait vouloir me recroqueviller jusqu'à ce que je trouve le courage de mettre définitivement fin à cela, et que je n'ai jamais eu (je ne sais pas si c'est une bonne chose, ce manque de courage). Je suis fatiguée. Il n'y a rien d'acquis dans la vie. Me concernant, même si je me considère être une bonne personne, toutes sortes de choses peuvent dégrader ma réalité et esquinter mon mental. Je dois constamment être vigilante, me surveiller. Je ne peux jamais me laisser aller. Il faut que je me surveille, que je me discipline, que je me régule et que je me domine. Et, fondamentalement, sans répit, je dois m'assurer d'être dans l'humilité et en lien avec une puissance supérieure. Je dois demander à Dieu, lorsque c'est plus dur d'envisager la vie sereinement, de l'aide, afin que je retrouve la raison. Et de lui demander son assistance afin que je puisse sentir de l'indulgence à mon égard, pour que je ne me retrouve pas à me juger et me condamner sans appel, parce que sinon ça ajoute de la souffrance à la souffrance, et ce n'est pas nécessaire. Toujours sentir que je peux être mieux, vivre mieux, même si pour l'instant cela ne semble pas envisageable. Continuer à faire de mon mieux, à chaque instant (comme je le fais ce matin en écrivant mon petit texte), et faire cela malgré tous les malgré.
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