faire mieux parce qu'il serait difficile de faire pire

Je suis vraiment affectée par l'atmosphère délétère entre ma fille et moi. Cela ne s'améliore pas. Ce matin, j'ai texté son père afin qu'il lui propose des activités et qu'il la voit un peu. J'ai atteint un plateau dans l'impuissance que je ressens face à cette enfant qui ne me supporte qu'à peine, que j'ai peinée probablement plus d'une fois par mon absence d'accueil et mon besoin considérable de paix et de solitude. Je reconnais que je suis sauvage et difficile à vivre, et que je lui ai fait probablement sentir souvent que la meilleure place elle pourrait être dans la maison est sa chambre. Mea culpa, je suis un être humain avec un paquet de défauts et de déficiences. J'ai des qualités aussi. Je ne suis pas seulement la mère qui veut la paix. Je ne suis pas seulement cela, j'ai fait des bonnes choses aussi. Quoi qu'il en soit, comptabiliser les bons et les mauvais coups qu'on a fait avec son enfant n'est pas une manière de qualifier une relation parent-enfant. Il y a tant de choses qui se passent ou qui ne se passent pas, et éduquer un enfant c'est souvent le contenir, le contraindre, ce qui dans la tête d'un enfant peut s'assimiler à une force de coercition, du désamour même. Je ne sais pas. Je vais continuer à faire de mon mieux, avec les outils que j'ai. Une minute à la fois, une heure à la fois, de jour en jour, sans lâcher. Je ne peux pas être complètement différente de ce que je suis. Cependant je peux demander l'aide de Dieu afin de devenir un meilleur être humain, dans tous les domaines de ma vie. Je sais que ma fille est blessée et se sent rejetée. C'est vraiment un signe du destin que j'aie transmis les pires blessures de ma vie, le rejet, l'indifférence et l'abandon que j'ai ressenti (et que je ressens comme une blessure encore saignante) de mes parents. Il semble que j'ai transmis cela. J'ai fait de mon mieux, et il semble que je n'ai pas pu faire plus, et que ce n'était semblablement pas suffisant. Il semble que je n'avais pas les capacités parentales que j'aurais rêvé avoir. Je suis un être imparfait avec des limites au point de vue relationnel. Ce rejet et ces blessures que la petite ressent sont très exactement la mesure de mes propres blessures et rejets non cicatrisés, que j'ai transmis, à mon insu. Parce que c'est très exactement comme ça que ça se passe avec nos enfants lorsqu'on traîne des trucs non réglés. J'en prend la très grande responsabilité. Je ne veux pas me morfondre et retourner dans la fange pour cela, même si c'est un drame. Même si c'est tellement effroyable de constater qu'on n'est pas la mère fantastique qu'on aurait voulu être et qu'on a blessé et fait du mal à son enfant. Je pars de là maintenant. De l'impuissance, celle qui peut écraser complètement, ou celle qui donne l'humilité nécessaire de s'abandonner à la vie sans horribles remords, sans apitoiement, sans ressentiment, sans auto-flagellation. Je suis inquiète et démunie, accablée de faire du mal autour de moi et n'ayant aucune idée de la prochaine étape à franchir. J'ai toujours senti que mes manquements me coûteraient cher. En voilà la preuve, noir sur blanc.

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