périodes de transition et rythme vital
Aussi bizarre que cela puisse paraître, je suis toujours un peu stressée lorsque la semaine de travail commence. Même si j'ai travaillé toute la fin de semaine (!). J'ai remarqué, il n'y a pas si longtemps, que ce sont les transitions qui sont problématiques dans mon cas. J'ai de la difficulté à passer d'un lieu à un autre, d'un événement à un autre, d'une personne à une autre. Ça me prend tout mon courage. Lorsque je suis à l'aise et confortable, i.e. que j'ai dépassé la phase de l'ajustement nécessaire, lorsque je suis installée, à ce moment je peux donner le meilleur de moi-même, peu importe les enjeux. Mais ce sont ces moments flous de raccordement et de jonction, les "entre-deux" qui me dérangent, m'oppressent. Cela nécessite un effort prodigieux que je n'aime pas ressentir. J'aime, en général, rester longtemps dans un même lieu. Changer de lieu est un effort. Je suis toujours la dernière à partir des endroits où "j'ai fait mon nid", que ce soit un meeting AA, le bureau, au restaurant, etc. Lorsque je fais des courses j'aime prendre mon temps, tout mon temps, et regarder les marchandises attentivement, lire les étiquettes, peser le pour et le contre, imaginer des recettes. J'aime que cela s'éternise jusqu'à ce que j'aie l'impression d'avoir vraiment retiré tout ce que je pouvais des lieux et des choses. Même histoire pour mes dossiers au bureau. J'aime prendre mon temps, scruter chaque détail du dossier en question, jusqu'à en avoir tiré toutes les informations nécessaires, et en avoir fait un tri. Pareil avec les gens. J'aime les longues conversations interminables. Prendre mon temps. Avoir le sentiment que la rencontre a été nécessaire, et s'est déroulée de façon à rendre tout son jus. Concernant toutes mes activités, le ménage, le lavage, les soins du corps, etc., même phénomène. Si cela va trop vite, que j'ai trop de choses à faire dans un minimum de temps, ou que je sens de la pression, je suis heurtée et accablée, avec le sentiment de perdre mon rythme vital, celui qui me permet de garder visage humain. En cela, je suis rigide, facilement heurtée, dérangée. S'il y a trop de stimuli autour de moi, je dois chercher à récupérer, à retrouver mon rythme coutumier. Le sommeil est important, mais l'est tout autant ces plages blanches de temps où je n'ai rien de prévu d'autre que de retrouver le rythme particulier qui me sied, en me faisant sentir un être humain et non une chose tiraillée et prise entre deux feux ou engoncée dans des situations imprévisibles et hautement incertaines donc déroutantes. Le défi est de rester active, entreprenante et audacieuse dans mes choix, tout en trouvant les moyens de me rendre disponible en régissant parfaitement les rouages des différentes transitions auxquelles je dois faire face. De ne pas m'enfoncer dans la procrastination. De trouver les moyens d'augmenter ma capacité de souplesse, et d'avoir de l'ouverture d'esprit.
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