prix Goncourt et autres
J'ai commencé "Chanson douce" de Leïla Slimani prix Goncourt 2016 hier soir et j'ai vraiment été navrée de la piètre qualité du texte (suis-je normale? c'est un prix Goncourt!). Pas de musicalité. Des phrases moches, mal structurées. Un récit comme en écrirait un étudiant de cégep mal luné. Je n'étais pas contente. J'ai lâché le récit au milieu d'une phrase (ça m'a fait penser à l'horrible "Le chasseur zéro" de Pascale Roze prix Goncourt 1996, qui était étrangement semblable dans sa mocheté). Je refuse de perdre mon temps à m'acharner sur un texte qui ne me plait pas alors que des oeuvres immenses s'empoussièrent sur les rayons de la bibliothèque municipale en n'attendant que ma bonne volonté. Je me suis rabattue sur "Dora Bruder" de Patrick Modiano (j'ai terminé Un pedigree, étrangement émouvant dans ses sèches incantations d'un passé révolu, étranger, impersonnel). Dans le métro et à au bureau aux pauses je termine La dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils. So charming. J'ai terminé Boule de suif de Guy de Maupassant avant-hier.
Je suis dans une période où seuls les livres comptent. Rien d'autre ne m'importe autant. Tout ce qui m'empêche de vaquer à mon activité préférée m'incommode et me semble désagréable et superflu. Il semble que la reprise de Celexa tende à augmenter ou favoriser une meilleure concentration; mes lectures sont plus profondes, percutantes, réjouissantes. Lâcher un livre est déchirant. Aujourd'hui j'ai plein de courses à faire et ça m'énerve. Boulangerie, pharmacie, marchand de fruits, et je dois me procurer un cadeau dans une boutique pour enfants pour la naissance de la fille de mon neveu dont je me force à vouloir faire une visite la fin de semaine prochaine chez lui, à Granby, en autobus (3-4 heures aller-retour), ce qui me dépossédera d'une belle journée de congé (...). Il faut ce qu'il faut. Et je dois me méfier de moi-même, mon retrait du monde des vivants peut donner des résultat désastreux lorsque prolongé: l'expérience me démontre que je ne peux pas vivre trop longtemps ces trips de lecture sans que mon âme (oui, c'est bien de mon âme qu'il s'agit), se dessèche. L'âme d'une alcoolique en rétablissement qui se dessèche n'est pas bon pour elle ni pour le monde autour. Que c'est dommage. Comme on dit, tout est une question d'équilibre.
Je dois rencontrer cette semaine ma soeur concernant sa succession et son désir de me nommer tutrice légale de ses deux filles en cas de décès: je m'interroge, je me questionne; dois-je m'interroger et me questionner encore longtemps alors que c'est de devoir filial dont on parle. Suis-je forcée et contrainte, puis-je exercer mon libre-arbitre? Le devoir filial. Me rappeler que c'est de devoir filial dont on parle. Qu'ont à faire ici le libre-arbitre et la liberté?
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