Celexa ou comment vivre sa vie dans la ouate

Je suis en train de lire "Un pedigree" de Patrick Modiano, qui relate son enfance, comme Georges Simenon l'a fait dans "Pedigree", mais Simenon dans une forme davantage fictive (il voulait éviter les procès, il y en a eu pareil). L'enfance de Modiano est un peu hallucinante, il se dit lui-même "sans pedigree" et qu'il a voulu mettre un terme à une période où il ne vivait pas sa vie. Il a été balloté d'un bord pis de l'autre, sans amour. Sa mère était dure et sèche. Son père, à la recherche du Graal dans des affaires louches, et complètement absent pour son fils. Celui-ci a passé des années dans différents orphelinats de style militaire, et ce n'était pas la joie. Je n'ai pas terminé de le lire, et il me tarde de revenir à la maison ce soir pour retrouver ce récit fascinant, rédigé comme un compte-rendu (seulement des faits), comme il dit lui-même. Et les faits sont clairs: il a été balloté comme un chien dangereux durant toute son enfance et son adolescence. Concernant Simenon, ce n'était pas plus joyeux. Bénis soient les gens qui ont eu une enfance heureuse! (et ceux qui sont des parents responsables et aimants)

Je m'en vais au bureau tantôt, bon gré mal gré. Je me suis achetée une passe de métro pour le mois de juin, il semble que la température ne soit pas stable ni fiable (nécessaire pour aller en bike au bureau); ce matin il doit faire environ 12 degrés celcius, c'est un peu froid pour un mois de juin, c'est vraiment agaçant à la fin ce temps moche. Je n'ai pas trop de contacts ces jours-ci avec qui que ce soit, est-ce un mal, probablement que oui, mais je chéris cette période bénie de ma vie où, sans contraintes exagérées de l'extérieur, je vis ma vie sans trop de souci, de façon égocentrique (toujours cette sensation de n'en faire pas assez pour les autres et de faillir à ma tâche d'être humain), mais ça ne durera pas, le devoir va m'appeler un jour ou l'autre, et je n'aura plus le temps de me regarder le nombril et de jouir de mes magnifiques heures de solitude consacrées à la rencontre d'écrivains qui me font sentir vivante et pratiquement jamais déçue.

Concernant Celexa, et bien, je suis dans la ouate. Une belle endormie de 47 printemps. 

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