pensées négatives obsessionnelles
Je suis contente de prendre mes pilules.
Au moins, j'ai le sentiment d'un garde-fou à mes folies obsessionnelles que
sont l'hyper-vigilance et la quête de la perfection, qui sont directement liées
à un complexe d'infériorité et amènent la peur constante de me tromper, et le
sentiment de vivre dans un monde dangereux et précaire où tout
peut arriver, surtout le pire. Et l'orgueil qui justifie tout. Mais je me fais
de moins en moins d'illusions (mon orgueil n'est plus ce qu'il était, un mur
entre moi et la réalité), et je crois que la piètre qualité de ma spiritualité
et mon isolement sont les raisons capitales de ma faible capacité à aborder la
réalité de façon lucide et équilibrée.
Hier par exemple, après une journée
remplie mais pas excessivement, je me suis blâmée pour mes gestes, paroles et actions,
tous trop ou pas assez, tous insuffisants ou excessifs, tous répréhensibles et
condamnables. Mon cerveau n'arrêtait pas de sécréter, simultanément au rappel
de ces gestes, paroles et actions, le poison du doute, de la perplexité, des craintes
et de l'indécision. Il a semblé que ma journée avait été une journée pitoyable
et je me suis jugée et condamnée sévèrement sans procès. À un moment donné,
j'ai senti que je devais arrêter de revoir ma journée dans ma tête et passer à
autre chose parce que cela s'apparentait à une forme d'aliénation et que s’enfermer
dans ce genre de prison mentale est nocif. À chaque fois que je recommençais à
penser à ma journée, je me disais: "Là ça suffit! Arrête!", en
essayant d'insuffler de l'indulgence à mon égard. Je me suis répétée cent fois
que j'étais une bonne personne, un être humain faillible, qui par ses gestes,
actions et paroles, tente
de faire de son mieux. Parfois le mieux n'est pas fameux, mais ça ne fait
pas de moi une personne condamnable. Ce genre de choses.
Ces envahissements obsessionnels sont dûs
en partie à mon manque de spiritualité et mon isolement des derniers mois. Je
sais qu'il y a toujours des conséquences à ma faible participation au mode de
vie AA. Mais je le fais pareil (i.e. ne pas participer activement aux activités
AA). Pourquoi? Parce que faire du meeting ça prend du temps. Ça grignote mes
journées, déjà courtes et trop remplies. Et parce qu'il semble y avoir toujours
quelque chose de mieux à faire, même s'il s'avère que c'est faux. Parce que
cela demande des efforts, de la discipline et que ça m'emmerde tous ces efforts
et cette discipline, tous les jours, toutes les semaines, tout le temps jusqu'à
ma mort. J'aimerais pouvoir vivre normalement, être normale sans faire
d'efforts, comme plein de monde que je connais. Ce n'est pas que je trouve ça
injuste, chaque personne doit livrer ses combats personnels, mais parfois une
lassitude extrême m'amène à choisir la voie la plus facile et la moins
contraignante, et à chaque fois je suis consternée de constater que cette
recette ne fonctionne vraisemblablement pas pour moi. Ma très grande
difficulté à vivre les défis journaliers que comporte mon travail me le
rappelle. Et mon espèce de folie d’hier est un bon exemple de cela. Ce midi,
meeting.
Commentaires
Enregistrer un commentaire