n'être pas grand-chose pour les autres
Je me suis beaucoup isolée des autres ces dernier mois. Je travaille, je fais un meeting par semaine, je suis sociable, j'ai une couple de personnes autour de moi que je considère comme étant des ami(e)s, je reste disponible, etc., mais il y a quelque chose en moi qui est survenu en fin de semaine d'angoissant je dirais, d'inédit même, au niveau de ma perception de ce que je suis en ce monde pour les autres. C'était comme un nouveau senti concernant ma condition d'être humain vivant et agissant parmi d'autres êtres humains vivant et agissant et ce que je suis réellement pour eux. Ce que j'ai senti de façon poignante c'est le sentiment de ne pas être considérée, vue, sentie comme quelqu'un qu'on aime vraiment, qu'on est heureux de connaître, qu'on chérit absolument et qui est considéré comme réellement important. J'ai le sentiment de ne pas être perçue comme avant, c'est-à-dire comme une personne dont on cherche le contact assidûment et qu'on trouve différente, attirante et rafraîchissante. Les gens sont tellement pressés, tellement occupés. Je le suis aussi. Mais c'est cette tiédeur dans les rapports....et ce sentiment vague que je ne suscite pas grand-chose de positif autour de moi, que ma présence, ce que je pense, ce que je fais, n'ont pas grand-valeur pour pas grand-monde. Rien n'a vraiment changé, mais ma fille est partie, peut-être est-ce lié. Je suis seule maintenant, vraiment seule à mener ma barque. Ma famille, c'est moi. Je suis seule dans mon univers, les autres sont des satellites qui gravitent autour de moi sans que je ne sente une réelle signification et importance dans le lien. Ils ne déclenchent pas de sentiment de connexion fondamentale, et ultimement, je sens que ces personnes sont interchangeables. Ça pourrait être n'importe qui. Je vis ma vie au centre de gens qui sont là, mais qui pourraient être n'importe qui. Seul le hasard les a mis sur ma route. N'importe quoi pourrait les détourner de mon chemin. C'est du mou. Du pas grand-chose. Qui ne claque pas et ne change rien, n'apporte rien et n'est pas réjouissant ni pour eux, ni pour moi. Ça fait longtemps il me semble que je ne suscite plus ni le désir, ni l'admiration, ni une certaine forme de vrai contentement visible. En fin de semaine, je l'ai vraiment ressenti comme ma réalité. Comme quelque chose qui pourrait durer très longtemps. Il se pourrait que ça se passe comme ça pour moi jusqu'à la fin. C'est vraiment bizarre comme sentiment. C'est peut-être ça le vrai isolement. Je ne parle pas de solitude ici. Mais d'isolement, de séparation fondamentale.
Je suis très fatiguée. Au bureau c'est la folie ça va trop vite. Il va falloir que ça ralentisse à un moment donné parce que c'est vraiment excessif. Je sors du bureau à la fin de la journée complètement vidée. Je ne suis pas capable de me recentrer et toutes les multiples demandes sont comme des micro-agressions qui me grugent et me bouffent de l'intérieur. Je suis constamment interpellée. Je dois sans cesse prendre des décisions. Ça ne doit pas aider à me sentir connectée aux autres toutes ces relations utilitaires, peut-être c'est ce qui me fait sentir si seule, si peu importante intrinsèquement. Comme si je n'étais qu'une machine au service des autres et de mon organisation, sans chair ni sang.
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