la lecture comme source de plaisirs infinis

J'ai essayé deux fois cette semaine de commencer sérieusement le livre "Leäticia ou la fin des hommes" d'Ivan Jablonka et, réellement, pour un livre qui a gagné un prix majeur (Médicis 2016), et pour ce que j'en ai lu, l'écriture est tellement maladroite et sans beauté, les concepts sous-jacents si maladroitement amenés, et le plaisir de lecture frôlant le zéro que je l'ai lâché pour ne plus jamais y revenir sauf sous la torture. Lorsqu'on a lu Emmanuel Carrère et son fameux "L'adversaire" (entre autres), sur un père de famille tranquille et sans histoire en surface et qui a assassiné l'entièreté de sa famille, chien compris, après des années de mensonge total sur ce qu'il faisait réellement dans la vie, on ne peut que se rendre compte rapidement que Laëticia n'est que du pipi de chat. Enfin, c'est mon opinion. 

Ce que je recherche d'abord et avant tout dans un livre, c'est le plaisir aigu lié à l'esthétique, la musicalité, la forme que prend l’écriture pour amener le sujet. C'est primordial. Ensuite, il y a bien sûr mon intérêt personnel au sujet du livre. Mais ce n'est pas absolument primordial. C'est la beauté de l'écriture qui prime, et ce que seule l'écriture peut faire advenir disons - une certaine vérité, introuvable nulle part ailleurs. C'est ça, le plaisir de lecture. L'ébahissement et l'enchantement face à quelque chose de somptueux, d'inespéré. De l'art. N'est pas écrivain qui veut! (je mets toujours rapidement de côté les scribouillards).

Parfois, je lis un auteur avec une grande joie et une grande avidité, dans un grand plaisir de lecture. Soudainement, pour aucune raison particulière, je peux me lasser complètement de l'auteur, ne plus supporter la rencontre ou l'histoire qu'il me propose. C'est comme pour les relations humaines, au bout d'un certain temps, pour toutes sortes de raisons, même si la relation est fantastique, je finis toujours par me lasser. Je dois prendre du recul. Éventuellement, je peux revenir. Mais ça peut ne jamais arriver non plus. Je ne supporte pas le long terme (...).

Pour me supporter moi-même, pour supporter ma vie, je dois me renouveler et me surprendre. Me créer des moments enchanteurs, des moments magiques. Il semble que j’y arrive assez bien, parce que je ne m’ennuie jamais. La lecture est le plaisir ultime, elle m’offre des possibilités infinies de connaissances et de joies intimes. Je sais que je ne manquerai jamais de rien et c'est dans la rencontre d’écrivains maîtres de leur art que je retire cette certitude; jusqu'à ce que je meure, je n'aurai jamais fait le tour de ce jardin des merveilles. C'est réjouissant de savoir que notre source de plénitude ultime ne se tarira jamais.

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