codéine....ou Rizatriptan
Je suis alcoolique-toxicomane. Je ne consomme plus depuis le 16 juillet 2005. 12 ans d'abstinence totale de toutes drogues, incluant l'alcool bien sûr. Je n'ai pas envie de consommer et n'ai pas l'intention de le faire. J'ai cependant un petit problème, que je veux exprimer honnêtement (parce que l'abstinence passe par une honnêteté parfaite), afin qu'il ne fasse pas son chemin de façon inconsciente dans mon petit moi et me fasse faire des conneries.
J'ai souvent des migraines, notamment depuis que mes hormones détraquées depuis le début de ma périménopause m'en font voir de toutes les couleurs. Les migraines, normalement, se manifestent mensuellement 24 heures après le début des règles. Je crois que c'est lié à la progestérone ou quelque chose comme ça, qui chute lorsque les parois utérines se vident de la couche protectrice s'étant mise en place pour une nidification embryonnaire possible. Quoi qu'il en soit, depuis le début des fluctuations de mon cycle menstruel en novembre dernier, les migraines apparaissent inopinément à n'importe quel moment, et celles-ci sont extrêmement tenaces. Je prends un médicament qui fonctionne normalement très bien et qui ne gèle pas, mais qui a tendance à me rendre larvaire, amorphe et inopérante, ce qui est vraiment emmerdant. C'est du Rizatriptan (Maxalt) 10 mg. J'ai remarqué que si après 2 comprimés la migraine ne s'est pas amenuisée, je suis prise avec pour un bon 24-48 heures de souffrance non sollicitée. Ce que je fais maintenant, c'est que je gradue l'intensité de la médication avant d'ingérer, en dernier recours, le Rizatriptan. Je commence par de l'ibuprofène. Si ça ne fonctionne pas, je prends deux comprimés de codéine (mélangée avec une couple d'autres molécules et vendue à la pharmacie, sur demande). Si ça ne règle pas le problème, je prends le Rizatriptan. De cette façon, il est possible que je stoppe la montée migraineuse sans trop d'effets secondaires.
Le problème, c'est que la codéine ça gèle (un peu). Je le ressens et j'aime ça. Je prends toujours un maximum de 2 comprimés sinon ça me donne des nausées. Hier et avant-hier, j'en ai pris 4 par jour, en deux fois. Et j'ai aimé ça. Lorsque j'étais dans mon bouquin "Les furies" disons que j'étais concentrée pas à peu près. Je sens l'effet de la codéine dans mon corps et dans mon cerveau. Ça me tient alerte, attentive et simultanément détachée. C'est bon.
Je suis vraiment une accro de tout ce qui gèle. Il n'y a pas à tergiverser avec ça. Normalement je ne jouerais pas avec le feu comme ça, mais la réalité plate, c'est que ça fonctionne. Et je sais que j'en ai dans ma pharmacie, à portée de main, et l'effet de facilité ou de non-contrainte, peut, par un effet pervers, me donner envie d'en prendre à la moindre occasion, au moindre malaise, dès qu'un semblant d'ombre de début d'hypothétique migraine montrera le bout de son nez. Et j'ai peur aussi d'y penser régulièrement, et que cela commence à m'envahir, de façon pernicieuse (comme cela le fait en ce moment), et que ça déclenche le manque, ou le vide, ou le craving. Ce que je redoute dans le fond, ce sont les scénarios de consommation qui peuvent se mettre en place, et qu'ensuite je ne pense qu'à ça (...).
C'est déjà arrivé il y a 2 ans avec mon augmentation mammaire. Le chirurgien plastique m'a prescrit du Dilaudid. Je lui ai fait part de mon passé d'addict mais il m'a dit que si je respectais la prescription, il n'y aurait pas de problème. Il y a eu un problème. Au bout de 20 comprimés (sur 30) j'ai senti que j'avais furieusement besoin d'en prendre, et ce n'était pas pour les douleurs, qui avaient progressivement diminué, mais pour le bienheureux effet de ouate et de détachement suave que cela procure. Ça m'a énervée, mais j'ai dû renoncer aux comprimés restants (par peur de) et je les ai jetés dans la toilette. Ensuite, j'étais ok (j'ai coupé dans le vif disons et cela m'a soulagée). Va-t-il falloir que je fasse la même chose avec la vulgaire codéine, parce qu'il se pourrait que je ne réussisse pas à la garder dans ma pharmacie sans idéation de consommation?
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