une nouvelle femme
Samedi matin, une bonne nuit de sommeil, personne dans l'appartement, une nouvelle journée, un beau soleil froid de mois de mars, des nouvelles pensées, des nouvelles luttes, un lâcher-prise peut-être, des courses il n'y a plus rien qui vaille dans le fridge, un bouquin de Sofi Oksanen à lire (Baby Jane), "Les autres" de Georges Simenon à terminer. Une teinture semi-permanente pour mes cheveux. Si possible, avoir ou entretenir le sentiment que je mérite tout cela, cette quiétude qu'apporte la modernité alors que tout arrive sans que j'aie de grands efforts pour l'obtenir. Au Québec, il y a beaucoup de suicides. Environ quatre par jour. Une femme sur quatre. Je ne suis pas partie, merci mon Dieu, pour être cette femme aujourd'hui. Je me sens plus gaie aujourd'hui, moins perplexe, pour aucune raison, parce que la vie passe et que les choses se passent ou ne se passent pas. C'est de la faute à mon cerveau si je suis toujours mêlée. Je ne sais pas s'ils font toujours des lobotomies ces jours-ci. Parfois, je me dis que ça serait la solution ultime. Qui serait cette femme nouvellement lobotomisée, nettoyée du dedans du crâne, qui se présenterait au monde, rafraîchie, javellisée genre.
Demain, je vais chez ma soeur m'occuper de ses deux filles, pour quelques heures. Elles sont belles, 9 et 12 ans. Je m'en vais retrouver la tante-gâteau en moi, celle qui rit, qui joue, qui chante (mal), qui fait des folies, qui court partout, qui gâte et écoute et soigne. Celle qu'on aime parce qu'elle est différente, parce qu'elle est généreuse de sa personne, parce qu'elle est amusante et pleine d'amour. Je suis cela aussi. Ça va me faire du bien de reconnecter avec cette femme-là.
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