départ de ma fille de la maison.....nuit numéro un

Ma fille est partie hier, à vingt heures, elle n'était plus là. Son père l'a aidée à ramasser ses effets et à les transporter jusqu'à son nouveau studio. Je lui ai dit qu'elle pouvait prendre tout ce qui lui serait nécessaire. Elle n'a pris que ses effets personnels, son bureau et sa chaise de travail, une lampe... 

Je suis revenue à l'appartement après ma journée de travail la peur au ventre, pas tout à fait certaine que je pourrais facilement assumer cette première soirée seule avec moi-même. Plusieurs fois ma fille est allée dormir chez son copain, il n'y avait pas de problème pour moi, mais là, son absence n'avait pas la même teneur, disons. Son père lui a payé les petits meubles pour son studio. Pour que ses études restent sa priorité numéro un, qu'elle ne se tracasse pas avec l'argent, je lui ai fait un transfert de départ de 1000$. Je continuera à payer son cellulaire. Les frais de scolarité, les livres et autres effets scolaires, les soins médicaux, le dentiste, etc. seront défrayés par son père et moi au prorata de nos salaires, comme avant. Elle bénéficie de prêts et bourses du gouvernement, elle a un petit travail dans un café de la faculté où elle étudie, elle entraîne des jeunes en athlétisme dans son ancienne école secondaire, et l'été elle a un travail à temps plein dans un centre d'amusement style Disney. Je crois qu'elle va être ok, et de toute façon, elle sait que je reste disponible en tout temps pour tous ses besoins. Mais quand même, ma fille, seule dans un petit studio, à Montréal... à gérer toute seule ses affaires...

J'ai assez bien dormi même si j'ai eu alternativement trop chaud ou trop froid, avec trop ou pas assez de couvertures, mais quand même, la première nuit est passée, et je n'ai pas sombré dans l'affliction ou l'apitoiement ou l'inquiétude pour ma petite. Ce matin j'ai fait du ménage dans la chambre de la petite, je suis en train de faire du lavage, j'ai lu La Presse, déjeuné, j'ai une migraine (encore), le frigo est vide (encore) je dois faire des courses, je vais visiter un appartement dans HOMA, quartier pauvre mais sur les photos l'appart est super stylé (moulures, plafonds hauts, planchers de bois franc étincelants). Près de la piste cyclable Notre-Dame, 22 minutes en bike dans la forêt pour me rendre au boulot, 12 minutes à pied du métro le plus proche. Une chose à la fois, chaque chose en son temps. Je dois me concentrer sur l'essentiel, et l'essentiel, c'est d'aller bien. Il n'y a pas péril en la demeure, après tout.