quand un fantasme ne devient jamais réalité
Voilà, c'est la fin de semaine, finalement je ne travaillerai pas, donc un beau 48 heures pour moi, sans rien de prévu, comme j'aime, où tout est possible (mais sans qu'il ne se passe jamais rien de très extraordinaire). Depuis des lustres, je pense à écrire un livre, mon fantasme no 1 dans la vie, et depuis 20 ans je procrastine, un jour à la fois. Au moins avec ce blogue, j'ai l'impression que l'écriture fait partie de ma vie, que je ne lâche pas complètement cette envie d'écrire, même si ce ne sont que des trucs personnels, qui n'ont rien à voir avec la littérature ou quelque chose s'en rapprochant. Ce qui se passe, c'est que
1) je n'ai aucune imagination pour inventer des histoires
2) je trouve qu'il y a déjà tellement de livres que je me demande ce que je pourrais bien apporter de plus à ce qui existe déjà
3) dès que je vais à la bibliothèque, je me démotive en voyant tous ces livres, dont certains sont neufs, dans des collections prestigieuses genre Gallimard, et que personne ne lit
4) je n'ai aucune idée de ce que je pourrais écrire et rester motivée jusqu'à la fin
5) je n'écrirai jamais rien qui ne me paraisse essentiel ou important
6) ce qui m'allumerait, c'est être dans la vérité (essentiel pour moi), mais je ne veux pas déranger ou être impudique ou ostentatoire, parce que ce genre d'écriture me répugne, et que je ne veux pas blesser mon entourage
7) Annie Ernaux est mon modèle de prédilection (pas nécessairement au niveau du sujet de ses livres mais dans leur forme), avec son écriture brute mais fine, coupée au couteau, mais je ne veux pas faire de copier-coller, comme plein de monde le fait en ce moment
8) l'idée d'être publiée m'allume à peine concernant une éventuelle notoriété, et je tiens à 100% à mon bienheureux anonymat dans tous les domaines de ma vie
Mais toujours, sans cesse, tout le temps, je me dis : "Faudrait bien que je l'écrive ce foutu livre", et j'écris tous les jours, mais jamais ce foutu livre.
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