limitations

Je dois continuer à vivre ma vie à cent pour cent malgré les inconforts physiques. Lorsque j'ai commencé à faire du meeting AA en 2005, j'ai fait ce qu'on m'a dit de faire et je me suis pris une "marraine". Cette femme, d'environ 60 ans, était criblée d'un paquet de maux physiques dont l'arthrite rhumatoïde. Elle était constamment en souffrance, malgré les médicaments. Elle était en surpoids, ce qui n'aidait pas (je crois). Un jour, elle a fait un régime liquide d'environ 600 calories par jour pour deux mois (ou plus?). Elle a fondu comme du beurre. Six mois plus tard, elle avait tout repris. C'était inévitable à mon avis. Il aurait fallu qu'elle change ses habitudes alimentaires et bouger davantage. Bref. Mon point, c'est qu'elle me disait que sa consommation d'alcool et de pilules avait comme "gelé" sa maladie, et que dès qu'elle avait arrêté de boire, la maladie a pris toute la place. Depuis ce temps-là, j'ai l'impression vague mais entêtante, comme en arrière-plan, que moi aussi je serai malade, n'ayant plus rien pour "couvrir" mon état fondamental, qui serait celui d'être hypothéquée intrinsèquement. Et c'est vrai que depuis 5 ans environ, j'ai toujours des malaises physiques, tous les jours. Mon corps se manifeste constamment à moi, d'une multitude de façons plus ou moins très désagréables. Je ne suis jamais durant des heures, des jours et des semaines en pleine forme, au sommet de mes capacités physiques. Mais, comme on dit en anglais, "I'm tired to be tired all the time". Donc je fais mes trucs comme si ça n'existait pas (...). Je me force constamment à ne pas m'apitoyer sur mon sort (je ne peux pas me plaindre à longueur de journée, à force il faut que j'accepte ma réalité), et je continue à prendre soin de moi et à faire bouger ce corps, à le tenir constamment en mouvement, à le chouchouter et à le respecter.

Il semble que cela ne soit pas suffisant. Il y a comme une détérioration de mon état général, et je limite mes activités sociales (particulièrement Alcooliques Anonymes), parce que le soir je suis crevée. À chaque fois que j'ai une activité en vue, je me demande si je ne serai pas trop fatiguée pour l'honorer disons, et comment je vais me sentir après, si je serai assez en forme pour le bureau, etc. Je ne suis sérieusement plus en état de brûler la chandelle par les deux bouts comme je le faisais étant jeune, alors que je n'en subissais absolument aucune conséquence marquée (sauf mentalement). C'est vraiment dommage parce que j'ai tellement envie de vivre, d'apprendre, et de retirer de ma vie terrestre un maximum d'enseignement et d'expériences. Il semble que ce n'est pas donné à tout le monde. J'ai vraiment des limitations. Que ce mot est laid. Mais il couvre ma réalité d'aujourd'hui.

Commentaires

Articles les plus consultés