discours de vieille

Je ne vais pas au bureau aujourd'hui. C'est un peu paradoxal parce que ma collègue s'en va d'un jour à l'autre et je devrais profiter de sa présence mais d'un autre côté c'est dur l'ambiance. Tout ce qu'on fait est pour la dernière fois ou à peu près et c'est comme des centaines de petits deuils, et là je voulais m'éloigner de tout ça, et je le peux, avec mes heures accumulées, donc je le fais. Je suis à toute fin pratique payée pour rester à la maison alors j'en profite tant que ça dure. Avec la nouvelle personne que nous avons engagée, je ne pourrai pas la laisser seule, enfin, pas au début. 

J'ai vraiment perdu mes élections municipales, Coderre a été renvoyé à ses pénates. Dieu que je ne comprends plus rien à rien. Ce n'était pas un mauvais maire, loin de là, et paf, au bout de 4 ans, on le laisse tomber pour une néophyte, Valérie Plante. C'est qui pour l'amour de Dieu, Valérie Plante? Je trouve qu'il n'y a plus de stabilité nulle part et ça m'agace royalement. Peut-on, à un moment donné, se contenter de ce qu'on a, laisser la chance au coureur, arrêter de courir après la nouveauté, etc. C'est fatiguant à la fin ces changements perpétuels, moi, ça m'agace royalement. Est-ce que je suis en train de tenir un discours de vieille, là?