temps doux

Dimanche pluvieux. Silence absolu dans l'appartement. Seule au monde. La paix totale. Du linge humide est disséminé un peu partout dans les pièces, pas complètement séché du lavage d'hier, malgré un passage sur la corde à linge. Deux paires de culottes sont manquantes. Qui diable aurait pu s'en emparer? J'ai vérifié si elles n'étaient pas tombées du troisième étage, mais non, je ne les ai pas retrouvées. Par chance, ce ne sont pas mes hyper irrésistiblement confortables et indestructibles dessous Petit Bateau achetés sur les Champs Élysés lors de ma dernière visite à Paris il y a deux ans. Un autre mystère de la vie. Irrésolu à jamais. La vie à l'extérieur de son chez-soi doux et confortable est une nuisance. On ne sait jamais ce qu'on va nous prendre, ou quel morceau de soi on va laisser (...). Le confort et l'indifférence, oh yes.

Je lis des revues "Psychologie". Je continue le "Journal" de Joyce Carol Oates. Me suis tapé "L'ami retrouvé" de Fred Uhlman hier, bien, sans plus. Ai visionné la 2e saison de la série britannique "The missing", avec Tcheky Karyo, très bien, quoiqu'un peu long, et assez tiré par les cheveux, on n'y croit pas trop, me semble. Vite gobé, vite oublié.

Demain Fête du Travail. Hourra, c'est congé. Je ne compte donc pas le temps, ne fais pas de plan, et ne pense pas au bureau. Les courses sont inutiles, je n'ai pas d'argent. Je vis sur mes provisions de légumes biologiques, tellement délicieux et bourratifs, même. Les heures sont longues et élastiques, le temps prend tout son temps et c'est très bien ainsi. Je pourrais probablement vivre comme cela jusqu'à la fin des temps. Bien sûr, c'est faux. J'ai besoin, comme tout le monde, de connecter, personne n'est capable de vivre longtemps en autarcie. Ceux qui le peuvent deviennent déconnectés et dérangés, quelque part. Ça sent la mort, la solitude. Et les autres la sentent, cette odeur de renfermé, de confinement et de réclusion. Je ne veux pas être ce genre de personne, un peu en-dehors de la vie, frileuse et un peu bizarre, comme ces vieilles dames pathétiques et piteuses, maladroitement maquillées, avec le rouge à lèvres qui colle aux dents et les lamentables soliloques dans les rues ou à la pharmacie, pauvres âmes en peine à la recherche de quelque chose qui n'existe plus, un homme aimé, un enfant perdu, un passé oublié avec seulement quelques fragment résiduels.

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