je garde le cap

J'ai passé une belle fin de semaine. En changeant l’emplacement de ma table de travail du petit bureau à l'arrière de l'appartement à ma chambre (qui donne sur la rue), je suis dorénavant installée devant une fenêtre qui donne sur un érable. Hier, il faisait beau et c'était encourageant et énergisant et inspirant (pas pour l'écriture mais en tant qu'être vivant) d'être installée devant cette fenêtre, à la lumière du troisième étage, à l'abri dans mon espèce de tour, dans le silence apaisant de mon appartement ordonné (…). Toujours aux prises néanmoins avec cet espèce de mal de ventre mais moins aigu que la semaine dernière. Un ami AA est venu me porter des tomates cerises jaunes et rouges délicieuses et des petits piments nains de couleur rouge vif. Ça sera délicieux, si je les digère bien sûr, ce qui est moins que certain. Bref, j’ai lu, j’ai écrit, j’ai dormi et j’ai mangé des tomates. Bingo!

J'ai continué de lire le Journal de Joyce Carol Oates, tranquillement, voluptueusement, en m'imprégnant de son univers et de son énergie spectaculaires. Cette femme, sous des dehors frêles, est une machine. Je n'ai jamais de toute ma vie constaté à quel point les humains ne sont pas nés égaux. Oates est habitée d'une telle créativité et d'une telle constance et d'une telle discipline que c'en est épeurant. Une bête de somme, toujours attelée à la tâche. Et pas n'importe quoi, des livres exigeants, énormes, complexes, profonds et inspirés, de la création pure émanant de son cerveau (son esprit? son âme?) enfiévré. Personne ne peut se comparer à elle au niveau productivité. De plus, elle écrit des critiques, des poèmes, des nouvelles, des novella, des essais, des articles, tout en donnant des cours (Creative Writing) à l’université de Princeton, en faisant des lectures, en participant ma foi de façon assez assidue à la vie sociale de Princeton, et à toutes sortes d'autres activités liées à son écriture. De plus, il y a les balades avec son mari, à pied, à bicyclette, dans les environs, de longues balades (des heures), et la lecture d'une quantité industrielle de bouquins pour préparer ses cours, pour rendre compte dans des journaux et revues, et pour son plaisir personnel. Et cela, sans oublier les conversations téléphoniques et rencontres et autres repas avec les amis, le théâtre, le cinéma et les musées. Et l'esprit en constante ébullition par la (les) création (s) en cours. Un monstre!

Aujourd’hui c’est le boulot, je garde le cap, je garde le sourire. Quoi faire d’autre?

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