un des symptômes de la peur: l'auto-sabotage
J'ai peur. Mais la peur n'empêche pas la terre de tourner et les choses de se faire. La peur n'empêche pas qu'on peut faire les chose pareil. La peur peut être de bon conseil, elle peut empêcher les actions gratuites et précipitées (hypothétiquement...). J'essaie de prendre la peur pour ce qu'elle est: une émanation de mon être, qui n'est pas la réalité en soi, mais une forme d'interprétation parmi tant d'autres de ce qu'elle est. Je n'y arrive pas tout le temps. La peur amène l'angoisse qui mène à la dépression. La dépression c'est l'anéantissement du désir de toutes les choses qui nous permettent de donner un sens à notre vie. Rien de pire que la dépression. C'est pour ça que j'ai tant peur de la peur en elle-même. Personne ne va s'occuper de ma peur à ma place, je dois gérer cela comme pour toute autre chose. Mais quand j'ai peur, je veux juste m'enrouler dans mes couvertures....NON je ne le ferai pas. M'enrouler comme un foetus inconsistant n'est pas une option. Je refuse complètement de me laisser aller.
Cette peur, cette angoisse, est extrêmement désagréable à ressentir et à gérer. Ça mine les journées et les nuits. La peur paralyse. Elle empêche la vie, et anéantit l'intelligence et la
curiosité. Elle empêche les sentiments d'apparaître, de croître et de
s'exprimer. Elle est plus souvent qu'autrement mauvaise conseillère et
contre-productive. Elle peut tout avaler sur son passage, et laisser la
personne qui en est victime pantelante et exsangue.
Je demande à Dieu de m'enlever tout ce qui n'est pas nécessaire à l'exercice de mon humanité et qui est un obstacle à sa grâce. Je ne suis pas capable de m'enlever par moi-même la peur. La peur du changement, du vide, de l'inconnu, des défis que je ne suis pas certaine de vouloir et de pouvoir surmonter. J'ai peur de ne pas avoir le courage de continuer à garder la tête haute et de faire ce que j'ai à faire, une chose à la fois, une personne à la fois, un dossier à la fois, une journée à la fois.
Voilà que je prends en considération le courage que ça va me prendre pour déménager à Québec, et quitter cette ville, cette vie, sans savoir si c'est un bon choix. On ne peut jamais vraiment le savoir, tant qu'on n'y est pas engagé complètement. Pour contrer les effets de blocage et de paralysie provenant de projets d'envergure qui me semblent insurmontables, j'y vais par petites touches, par paliers. Une chose à la fois, chaque chose en son temps. Je n'y arrive pas tout le temps. Je me force. Je me force constamment. Je persévère.
Le départ de ma collègue m'anéantit complètement. La peur a commencé lorsque j'ai senti que c'était pratiquement foutu, que rien ne serait plus jamais pareil, et qu'il faudra que je fasse bonne figure alors que j'ai juste le goût de m'apitoyer sur l'ignominie de la situation qui m'apparaît d'une débilité sans borne. Cette expropriation, cette extorsion nulle et non avenue... La peur est apparue lorsque j'ai commencé à saboter mon travail la semaine dernière (...). L'auto-sabotage, je connais ça. L'exercice de l'auto-sabotage, c'est de l'impuissance canalisée de façon égocentrique et malsaine. Le sentiment d'injustice que je ressens face au transfert de mon adjointe et meilleur amie dans un autre département s'est mué en un sentiment d'impuissance totale face à un système inhumain. J'imagine que, comme pour un deuil, il y a des phases. J'en ai expérimenté une couple ces dernières 24 heures. Pas cool. Et ce n'est pas fini.
Commentaires
Enregistrer un commentaire