les étapes du deuil
Ma collègue est arrivée au bureau hier
matin hyper enthousiaste, avec dans le regard une petite étincelle que je
n'avais pas vue depuis longtemps. Elle m'a dit qu'elle sentait qu'il allait se
passer quelque chose pour elle concernant son départ du bureau, qu'il y aurait
des mesures de mises en place d'une façon ou d'une autre et qu'elle pourrait
rester. Elle avait ce feeling et je ne l'ai pas contredite, trop heureuse de la
voir de bonne humeur et dans d'heureuses dispositions. Je n'ai aucune idée
pourquoi elle a senti ça, c'est probablement l’éclosion d’une pensée magique
dans toute sa splendeur, une des phases du deuil qui est le déni je crois.
Peut-être aussi que compte tenu qu’il n’y a rien de changé au bureau pour
l’instant, que tout semble comme d’habitude, elle pense, comme les enfants
merveilleusement naïfs, que la réalité se limite à ce qu’elle voit (…).
Me concernant, je ne partage pas son
optimisme, loin de là. Je sais qu'elle va partir. Ce n'est qu'une question de
temps. En octobre, peut-être, si nous sommes chanceuses, en novembre ou en
début décembre si un miracle se produit. Mais ça n'ira pas plus loin (…).
Il pourrait y avoir 7 étapes dans un deuil
(même professionnel):
1)
le choc
2)
le déni
3)
la colère et le marchandage
4)
la tristesse
5)
la résignation
6)
l'acceptation
7)
la reconstruction
Me concernant, j'oscille entre la colère,
la tristesse et la résignation depuis le début. Je suis de moins en moins
résignée cependant. Je ne sais pas pourquoi. Au début je trouvais ça normal que
vu que ma collègue avait échoué l'examen d'évaluation elle n'aurait pas le
poste de façon officielle. Mais ensuite, la tristesse et la colère se sont
mises en place de façon marquée, alternativement, parfois même simultanément,
lorsque les émotions liées à l’amitié et les beaux souvenirs et les moments magiques
que nous ne retrouverons plus se sont manifestées à la puissance mille. Une
chose est certaine, je ne suis ni neutre ni détachée face à la situation. Même
si tout semble comme d’habitude au bureau, avec la routine habituelle (i.e.
super occupées), je sais qu’il n’en est rien, que le décompte a commencé, que
ce n’est qu’un sursis avant la fin. C’est comme la guerre, avant la bataille c’est
le silence…redoutable.
Hier, j'ai été découragée de façon
marquée, et plus la journée a avancé, plus la colère s'est manifestée. Ce
matin, je ne sais pas encore. Je suis juste comme un robot qui s'en va
travailler parce que c'est la vie et que c'est ce que je dois faire.
Commentaires
Enregistrer un commentaire