conférences TED sur l'alcoolisme

Je suis super fatiguée aujourd’hui, et ce, depuis le lever du corps ce matin. Peut-être est-ce de la fatigue nerveuse, peut-être est-ce tout simplement les 7 à 8 heures de sommeil que je me tape les nuits de la semaine qui ne suffisent pas nécessairement à m’assurer des journées au top de ma forme. J’ai fait un meeting AA ce midi. C’était correct, sans plus. Pas de quoi fouetter un chat. Un homme a partagé son histoire, une histoire d’alcoolique parmi tant d’autres, mille fois entendue mais qu’il est bon de réentendre (pour se rappeler d’où on vient et rester vigilant). Ce sont les toutes petites choses en apparence insignifiantes qui tissent la vie (et la sobriété), et la rendent significative disons, lorsque ces petites choses anodines expriment le besoin de se discipliner, de prendre un chemin moins fréquenté, moins glamour que bien d’autres. Celui de l’abstinence complète de toutes drogues (dont l’alcool fait partie) n’est pas glamour, mais il peut être juste et bon.

Il y a beaucoup d’allocutions sur internet par des conférences de type TED sur l’alcoolisme. Tous ces simagrées devant une audience et une caméra pour exprimer tout simplement au-delà de la rhétorique les réalités suivantes : « Je veux boire », et « je ne veux pas souffrir du fait de boire », et toutes les circonvolutions autour de l’addiction alcoolique pour démontrer qu’enfin, ce n’est pas une maladie, il est possible de consommer raisonnablement avec telle pilule, telle méthode, telle philosophie de vie, etc. Finalement ça me confirme ce que je sais être un fait pratique et ancré dans l’expérience de plusieurs personnes que je connais aux prises avec des problèmes d’addiction (dont moi-même): un alcoolique aux prises avec sa maladie cherchera par tous les moyens de continuer de boire, à l’aide de diverses méthodes de contrôle, jusqu’à ce que cela ne soit plus possible. Parfois on meurt avant d’y arriver (…). Et ces conférences TED sont magnifiques parce qu’elles démontrent (et taisent) le jeu de l’alcoolique qui, aux prises avec un problème de boisson, se convaincra que

1) Il peut contrôler

2) Ce n’est pas une maladie

3) Il a trouvé la méthode magique, infaillible, qu’il est heureux de partager avec l’humanité et que personne encore n’a pu bénéficier et qui lui permet de boire (yes!)

Me concernant, l’idée de contrôler la consommation est un cauchemar. Essayer de contrôler c’est de penser tout le temps à la consommation, d’une façon ou d’une autre. Je préfère, et de loin, l’abstinence complète. Il ne me manque rien. Et je ne suis pas un être humain défectueux ou anormal parce que je ne bois pas de cocktail dans un 5 à 7. Une personne qui veut boire à tout prix (en contrôlant) et qui par tous les moyens essayera de trouver des méthodes/justifications/ philosophies de vie afin de continuer de boire, boira, et essayera de contrôler, et boira, et sera envahi par l’idée de consommer, et boira, et essaiera de dominer, et boira encore, etc., avec toutes les vicissitudes qui pourront survenir en cours de route. La personne qui n’a pas de problème de consommation va prendre une boisson gazeuse ou une eau pétillante ou un verre de vin, dépendamment de son envie du moment (elle se sentira tout à fait libre de choisir) et n’en fera pas tout un fromage. L’alcoolique, lui, se battra pour boire, trouvera toutes sortes de façon pour boire et pour justifier que sa consommation est normale, ok, récréative, etc.

Je suis contente d’être sortie de ces patterns. Les conférences TED sont géniales, mais Dieu qu’il en faut de l’énergie pour un alcoolique pour justifier son petit verre de vin de la journée! (alors que tout le monde s’en fout).

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