la nécessité de tenir un journal personnel

Écrire tous les jours permet de me centrer sur mon être, alors que la vie ordinaire et ses multiples contraintes et activités ne le permet pas d'emblée. C'est important pour moi de me recentrer, non pas par envie ou par égocentrisme ou apitoiement, mais afin que je m'attarde sur mes motivations, mes désirs, mes envies cachées, mes torts, mes pensées et actions, dans un espèce d'inventaire quotidien, avec toute l'honnêteté que j'ai. Pour déceler en moi, sans orgueil et sans fierté, une espèce d'agenda caché ou des trucs inconscients qui peuvent être nuisibles ou contre-productifs. Pour me faire sentir à quel point la façon dont je pense et vois les choses peut modeler mon univers et ma vie, et prendre conscience ou contrecarrer ce qui me nuit ou peut nuire aux autres. Pour me rappeler sans cesse que ce que je vis fais partie de mon humanité, que je ne suis pas différente des autres, et comprendre que si je veux donner du sens à ce qui arrive ou n'arrive pas je dois faire des liens et « focuser » sur l'essentiel, qui est bien sûr invisible à l'oeil nu.

Depuis que j'ai arrêté de boire en 2005, je tiens un journal personnel. Ce blogue est une espèce de journal que je tiens tous les jours, et que j'ai entamé parce que le format écrit dans un carnet ne me motivait pratiquement plus et que je ne voulais pas perdre cette habitude du nettoyage quotidien, cette purge. Ça fonctionne, j'écris tous les jours, ou presque. Et même si c'est super ennuyant, redondant et pas intéressant, je le fais pour moi, pour cette soumission et cette exigence que cela apporte, et Dieu seul sait à quel point j'ai besoin de m'assujettir à quelque chose qui est directement lié à une forme d'humilité dans le recensement de toutes ces petites choses que je ne veux pas laisser passer même si elles peuvent sembler insignifiantes, avant qu'elles ne deviennent des occasions de régression ou de rechutes de comportement. 

Hier j'ai parlé à un homme qui travaille dans mon organisation et qui est extrêmement agréable à contempler, jeune, beau, intelligent, allumé, avec ce petit sourire en coin et des yeux d'un bleu de ciel de Provence à faire damner. Je n'ai pas arrêté d'y penser. Juste à penser à son corps magnifique (il s'entraîne), et son beau visage rayonnant et tous ses attributs de mâle bien portant me fait défaillir. Dieu que j’aimerais qu’il pose ses mains sur mon corps et me fasse sentir son désir (...). 

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