Une saison de machettes, de Jean Hatzfeld
Je viens de finir la 3e saison de la série américaine Bosch. J'aime vraiment beaucoup. Sauf que bien sûr, j'en écoute trop, de séries, je passe trop de temps là-dessus, et ce n'est pas d'hier que ça date. Je ne me sens jamais fière et contentée d'avoir écouté une série. C'est ce que j'appelle du loisir pur. C'est un peu culpabilisant. Ce n'est pas comme la lecture, qui m'apporte de grandes joies, et aussi une espèce de sentiment d'accomplissement inégalé. L'écoute de séries, c'est totalement passif, la lecture, c'est créatif, ça demande un effort, de la concentration, c'est davantage intellectuel, et les satisfactions que j'en retire sont plus grandes. J'ai l'impression d'avancer, de cheminer, ou de faire ce que j'ai à faire. Il n'y a pas de culpabilité là-dedans, jamais.
J'ai presque fini "Une saison de machettes". C'est un livre difficile à lire, je prends mes précautions, il est dangereux et épeurant. Il faut avoir une espèce de forme psychique pour pouvoir endurer ce qui est écrit là-dedans. Ce n'est pas de la littérature, c'est un document de témoignages, répertoriés par thèmes, par protagonistes et avec des textes explicatifs de l'auteur (Jean Hatzfeld), sur la façon dont se sont déroulées les entrevues, l'historique de la pensée génocidaire au Rwanda, des extraits de lectures qu'il a faites sur le thème de l'extermination de masse, de pensées émanant de témoignages de rescapés, etc. C'est un livre puissant, et important. Pourquoi important? Pour savoir comment advient le mal, et comment se préparer à éviter son surgissement.
J'ai presque fini "Une saison de machettes". C'est un livre difficile à lire, je prends mes précautions, il est dangereux et épeurant. Il faut avoir une espèce de forme psychique pour pouvoir endurer ce qui est écrit là-dedans. Ce n'est pas de la littérature, c'est un document de témoignages, répertoriés par thèmes, par protagonistes et avec des textes explicatifs de l'auteur (Jean Hatzfeld), sur la façon dont se sont déroulées les entrevues, l'historique de la pensée génocidaire au Rwanda, des extraits de lectures qu'il a faites sur le thème de l'extermination de masse, de pensées émanant de témoignages de rescapés, etc. C'est un livre puissant, et important. Pourquoi important? Pour savoir comment advient le mal, et comment se préparer à éviter son surgissement.
J'ai toujours été fascinée par le mal. Je suis construite comme ça. C'est une question de personnalité. Je ne peux pas me refaire, et, à 48 ans, je pense que je peux dire que lorsque telle ou telle chose me hante ou m'obsède ou revient continûment au cours des années, c'est qu'elle fait partie intrinsèque de ma psyché. Lorsque je parle du mal, cela englobe beaucoup de choses, mais en particulier le phénomène de ce qui est inexplicable point de vue intellectuel, moral, et n'appartient à aucune des catégories imaginées par l'homme pour décrire un phénomène ou une manifestation individuelle ou collective. Dr Guy Turcotte qui tue ses enfants. Les gens que je connais dans AA ou NA qui ont tué. La Shoah. Le mal que tout être humain porte en soi, et que les animaux tels que nous les connaissons ne semblent pas posséder. Dans le fond, c'est cette idée que les être humains seraient les seuls être vivants fondamentalement détenteurs du mal à l'état brut, et qui sommeillerait en chacun d'entre nous, toujours prêt à "s'épanouir". En ce sens, l'homme serait pire que la pire des bêtes. Je veux apprivoiser cette bête qui est en nous et qui n'en est pas une. Pourquoi? Parce que je suis un être humain, et que je veux être certaine d'apprendre à reconnaître en moi et en les autres "la bête qui est pire que la bête".
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