c'est quoi vivre sa vie à 100%
Je lis ces jours-ci "La stratégie des antilopes" de Jean Hatzfeld. Rescapés et tueurs du génocide rwandais vont vivre sur la même terre. La politique de réconciliation doit permettre une vie possible sur les collines. C'est grand-chose, comme disent les Rwandais. Plein d'églises et de sectes ont poussé comme des champignons un peu partout. Les gens se mélangent sans se mélanger. L'ethnie n'apparait plus sur les papiers d'identité. Mais les gens savent qui ils sont, et se reconnaissent. Ils doivent continuer leur vie, alors ils la continuent. Peu se suicident, bizarrement. Je crois que les Africains sont des gens à part. Nous ne pouvons pas savoir. Nous ne sommes pas eux. Plus je lis les bouquins de Jean Hatzfeld sur le génocide rwandais, moins je comprends. C'est toujours comme ça lorsqu'on apprend, on se rend compte de l'étendue de notre ignorance et de notre impuissance. Il n'y a jamais de réponse facile, simple ou toute faite. Ça rend plus humble disons.
Dans un mois, je serai à Paris pour dix jours. J'ai hâte et un peu peur. Pour la première fois je voyagerai complètement seule. Est-ce que je serai capable de sortir de mon lit à des heures normales? Serai-je capable de profiter de ces beaux moments et de ces lieux magnifiques qui me seront proposés? Vais-je tomber dans une espèce de lassitude, d'apathie, de paresse? Je ne crois pas, mais me connaissant, il va falloir que je me discipline, parce que la phrase: "À quoi ça sert tout ça, et pour qui", pourrait venir me visiter, et lorsqu'on n'a personne de stimulant à ses côtés pour nous botter le cul, ça peut être sacrément handicapant. Lorsqu'on est seul, on va plus vite mais moins loin. Je sais que ma solitude est un handicap pour moi, à toutes sortes de niveaux. Ça va être la même chose durant mon voyage. Mais parfois, être mal accompagné peut être drôlement limitatif aussi.... À chaque situation ses points forts et ses points faibles. Il n'y a pas de circonstances ou de réalité parfaite. À moi de faire de mon mieux avec ce que j'ai. C'est ma vie, après tout. Si je la gâche ou m'apitoie sur mon sort, ou m'immobilise de fatalisme, personne d'autre que moi n'aura à le vivre. Méditer là-dessus, encore et toujours.
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