deuil
Mes parents sont toujours vivants. je n'ai pas perdu de gens chers autour de moi. Samedi, je suis allée au salon funéraire pour le décès du beau-père de mon ex-adjointe du bureau. Il y avait beaucoup de monde. L'ambiance n'était pas triste du tout. Il fallait que je sois là et j'ai fait ce que j'avais à faire. Je redoute la mort d'êtres chers, comme tout le monde, mais les salons funéraires, avec leur faux chic et leur toc, n'inspire rien, ce qui est peut-être le but recherché, lorsqu'on sait que tout le monde ou à peu près redoute la mort. Lorsque j'étais davantage en mode spirituel, je voyais la mort comme une douce fin, un processus naturel, et y penser me rendait davantage reconnaissante pour la vie que j'avais, pour la grande chance que j'avais d'expérimenter la vie, pour chaque seconde de cette vie-là. Je n'éprouve plus ce sentiment. La mort est redevenue une inconnue, redoutable, épeurante comme un coup de machette survenu d'on ne sait où et pour lequel on ne peut penser sans frayeur. Je redoute la mort de mes parents. Leur agonie. Je sens que ça va être bouleversant, horrible, insupportable pour moi et mes soeurs. Et probablement le fait d'avoir des soeurs va davantage rendre le processus difficile; les voir souffrir va me faire souffrir, et m'enlever certainement quelque chose. Elles sont, sous des dehors engageants, assez redoutables côté émotions. Je me sens extrêmement vulnérable face à elles et leurs émotions contagieuses, j'ai peur qu'on me vampirise mon deuil. Je ne veux pas penser à ça.
Ce matin, c'est lundi, retour au travail. Mon adjoint a travaillé toute la fin de semaine, je n'ai donc pas eu à me pointer au bureau, ce qui est extra, mais pas très payant. On dirait que je ne suis plus capable de faire plus que mon 35 heures par semaine. Juste envisager faire des heures supplémentaires me rend malade. C'est peut-être que je suis usée, après 15 ans à faire la même chose, que je suis usée et que c'est un processus normal que de ne plus vouloir ou pouvoir passer autant de temps au bureau. En fait je ne travaillerais plus demain matin et ça ne me ferait pas un pli sur la différence. Mais il faudrait que je puisse ne plus travailler, et, en date d'aujourd'hui, ce n'est pas une option viable car je n'ai pas assez d'économies, loin s'en faut. Pour ça, il faudrait que j'écrive un bouquin, ce qui n'est pas pour demain, ou que je me créé une chaîne Youtube, ce qui n'est pas non plus pour demain, avec le rythme d'escargot que j'ai lorsqu'il s'agit d'entreprendre quelque chose de personnel.
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