bouquins

Ai fini "L'homme à la tête coupée" de Georges Simenon. Je crois que ma phase d'engouement total à Simenon est à la veille de se terminer. Ça ne me tente plus de le lire. J'ai fait le tour de Jean Hatzfeld et ses récits génocidaires des marais de papyrus et forêts d'eucalyptus rwandais. J'ai commencé une couple de livres que je ne finirai pas, par manque d'intérêt sans doute, tel "Le monde d'hier" de Stephan Zweig, trop illuminé à mon goût, et un autre sur Joyce Carol Oates, recelant des récits d'elle et autres témoignages de personnes la connaissant. Joyce Carol Oates est si prolifique qu'il est extrêmement difficile de la suivre. Et ses livres ne sont pas tous des "Blonde", "Mudwoman", "Les chutes" ou "La fille du fossoyeur", extraordinaires. Elle a ses procédés d'écriture qui peuvent la rendre fatigante à la fin, de style gothique de fin du monde, que je n'apprécie pas tant que ça finalement (en général). Il y a le dernier bouquin d'Annie Ernaux, "Mémoire de fille", que j'ai sur ma table de salon depuis un mois au moins, et qui ne me tente guère, je ne sais pas pourquoi, peut-être ai-je l'impression qu'elle étire la sauce au-delà du nécessaire? Il me reste quelques pages de "Mémoire d'une jeune fille rangée" de Simone de Beauvoir, très bien. Je vais continuer ses autres récits constituant ses "Mémoires" que j'ai déjà lus mais qui sont très bien écrits, très significatifs pour moi, intelligents et porteurs d'espoir d'une certaine façon. Simone de Beauvoir était une intellectuelle idéaliste et c'est toujours stimulant ce genre de lectures, surtout qu'elle a rencontré en cours de route des tas de personnes magiques et géniales. J'adore ses Mémoires. C'est pour ça que je les garde à la maison et n'ai jamais eu le coeur de m'en débarrasser, comme un tas d'autres livres qui ont pris le bord (donnés ou vendus).

Hier soir ma fille m'a téléphonée, en larmes. Elle était au boulot (son bar), et n'était plus capable de continuer et m'a dit qu'elle n'allait pas bien du tout. Elle a quitté et est venue à la maison. Nous avons parlé toute la soirée. Nous nous sommes laissées, après que je l'aie ramenée à la maison vers 22h30. J'ai essayé de comprendre ce qui se passait, réellement. Ma fille est une petite qui ne s'intéresse à personne, sauf à elle-même et son compagnon (et je ne juge pas ici, c'est un fait). Elle se met beaucoup de pression pour être parfaite. À 21 ans, ce n'est pas facile de réaliser tous ses projets pour la première fois, réussir ses études, faire de l'argent, déménager avec son chum, etc., je peux comprendre que ce soit épeurant et difficile. En fait, je la comprends et je la trouve bien bonne de faire tout ce qu'elle fait. À son âge, j'étais drôlement plus perturbée, et tellement moins fonctionnelle. Je suis contente de pouvoir être là pour elle, et surtout qu'elle profite du fait que je peux être une ressource importante à son bien-être. Ce n'est pas toujours qu'on peut librement être absolument soi-même, avec un autre être humain qui écoute, valide et ne juge jamais. C'est précieux.

Je lui ai donné un beau Moleskine jaune soleil neuf. Et un beau stylo à encre violette. Je lui ai recommandé d'écrire tous les jours, 20 minutes, pour un mois, sur ce qu'elle ressentait et vivait. Me concernant, c'est vital. Ça remet tellement les choses en place. Elle fera ce qu'elle veut. Mon petit doigt me dit qu'elle ne passera pas à l'action concernant cela. 

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