la banalité du mal

Je continue de lire "Une saison de machettes" de Jean Hatzfeld. Terriblement troublant. Depuis des lustres, je suis fascinée par le Mal. Et bien en cette saison de machettes ( Rwanda avril à juillet 1994), je peux dire que le Mal s'est exprimé dans toute sa force. Comme dirait Hannah Arendt, avec sa théorie de la "banalité du mal", le mal ne réside pas dans l’extraordinaire mais dans les petites choses, une quotidienneté à commettre les crimes les plus graves, dans un système organisé. Le tueur génocidaire aurait, selon elle, abandonné son « pouvoir de penser » pour n'obéir qu'aux ordres, il a renié cette « qualité humaine caractéristique » qui consiste à distinguer le bien du mal, et, en n'ayant « aucun motif, aucune conviction (personnelle) », aucune « intention (morale) » il est devenu incapable de former des jugements moraux. D'un point de vue philosophique, ce qui est en cause dans les actes affreux qu'il a commis n'est donc pas tant sa méchanceté que sa « médiocrité » - d'où l'expression « banalité du mal ». 

J'adhère complètement à sa théorie (son livre "Eichmann à Jérusalem : Rapport sur la banalité du mal"). C'est pour ça que je ne fais pas confiance en l'humanité en général ("l'homme est une bête pour l'homme").

Je viens de réserver ce bouquin sur le procès Eichmann à la bibliothèque de mon quartier. Gallimard a publié une version plus "moderne" en 2007. Je trouve que ce sont des lectures importantes, significatives. Pourquoi? Je n'en sais foutre rien.

Me concernant, rien de nouveau, nous sommes jeudi, il ne fait pas froid mais terriblement gris dehors, ma Zézette est déchaînée, elle a pas mal engraissé les dernières semaines. Je m'en vais au bureau dans quelques minutes. Ce qui doit être fait doit être fait. Et moi, c'est de me rendre au bureau et agir en conséquence. C'est ma vie.  

soir
Journée de travail enfin terminée. Je continue ce soir "Une saison de machettes". C'est tout. 

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