rester chez soi


Je suis allée à Paris en juin dernier, pour dix petites journées. Ça faisait la quatrième fois. C'était merveilleux, j'étais seule à voyager et c'était une très bonne chose, vraiment, et je vais récidiver. J'y retournerai un jour, mais je vais essayer de diversifier mes voyages à l'avenir, sortir de ma zone de confort, et ne pas toujours avoir la tentation de revoir ce que j'ai aimé, même si au fond de moi, c'est ce que je préférerais. Prochain voyage probable: Venise (ça, c'est sortir de sa zone de confort!). Ce matin, c'est le début de mes "vraies" vacances estivales de deux semaines, à la maison. C'est confirmé, mon adjoint est au boulot, donc tout est ok, je n'ai pas besoin d'y aller moi-même. Être à Paris en tant que touriste, et à Montréal en tant qu'habitante blasée n'est pas tout à fait la même chose. Ici je suis chez moi, je ne fais jamais les musées ou les places qui pourraient être super intéressantes, parce que justement, je vis ici. Les parisiens ne font pas nécessairement les musées et les places intéressantes, parce qu'ils y vivent. C'est comme ça lorsqu'on vit quelque part, on n'a pas la même motivation à se déplacer et faire des visites d'endroits charmants parce qu'on a tout le temps devant soi, et que finalement.... peut-être dans le fond, devrais-je parler pour moi-même seulement: non, Montréal n'est pas une belle ville, non, ça ne m'intéresse pas de faire des visites, et non, je ne vais pas faire l'effort de me stimuler afin de connaître "ma" ville davantage. Pourquoi? Aucune idée. Paresse, préjugés négatifs, manque d'intérêt pour ce qui apparait comme étant du connu, alors qu'il y a plein d'endroits super hot, j'en suis absolument certaine. Je boude ma ville, tout simplement, parce que j'y vis ma vie, et que parfois j'en arrache, et lorsque je retrouve le confort des mes appartements, comme on dit, j'en suis fort aise, et aucunement prête à reprendre la route. 

Ce n'est pas la grande forme ces jours-ci. Je me sens vaseuse, larvaire, toujours un peu étourdie, un peu bête, un peu fainéante (ce n'est pas nouveau). Cependant, j'ai commencé à lire mes écritures personnelles, et il y a des trucs qui sont bons (0.00001% genre). Mes dialogues sont drôles et punchés. Je crois que mon regard deuxième degré, cynique, un peu absurde, pourrait être intéressant à explorer. C'est tout. Je ne suis pas et ne serai semblablement jamais Annie Ernaux (à moins d'efforts gigantesques et contre-nature). Moi, ce serait plutôt Bridget Jones. Je ne suis pas une diseuse de bonne aventure et une moralisatrice. Je ne recèle pas de vérité fondamentale sur rien. Je ne suis pas une intellectuelle. Je suis une fille énervante et énervée qui tient un discours personnel qui lui appartient en propre. C'est ça ma richesse. Ma singularité peut-être (comme tout le monde), et mon amour de l'écriture.

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