l'écriture qui ne donne rien, le temps qui passe et qui ne donne rien, et rien d'autre

Hier, j'ai continué la lecture de mes écrits (les écrits d'Égocentrique urbaine depuis le début). Trois-cent pages recto-verso que j'ai imprimées la semaine dernière au bureau. C'est de la bouillie pour les chats. Ni plus ni moins. Faut dire que l'objectif est de m'exprimer, tous les jours, sans rien forcer, afin d'expulser de moi mes pensées et émotions et expériences, etc, et ne rien laisser "stagner" genre. J'ai lu genre vingt pages. Absolument rien qui suscite l'intérêt ou l'attention. Cela n'a aucun autre intérêt que d'avoir été écrit. Je ne sais pas ce que j'imaginais: une illumination face à mon génie? Et bien, je crois (je sais) que le génie vient avec le travail. À force de creuser....dans le même sillon (peut-être est-ce faux cette idée de sillon à creuser), et à force de travail, etc., quelque chose de neuf, de bien, de satisfaisant, peut naître. J'ai le sentiment que si je résiste (à quoi), si je reste dans le vide de l'instant déprimant, si j'accepte ce qui se passe (et ce qui ne se passe pas), il y aura quelque chose, non? Non, pas nécessairement. J'ai fait la même chose les 48 dernières années, essayer de faire sortir quelque chose du grand vide. Résultat: rien.

Tantôt j'ai été méchante avec Zézette. J'ai été brutale avec elle, parce qu'elle ne me donne pas d'amour (?!?!). Je lui soufflais dessus pour la taquiner un peu (et faire voir la couleur sous-jacente de sa fourrure noire qui est "fumée"), et elle a fait mine de me donner des coups de patte. Je l'ai serrée un peu fort au cou, fâchée. Je n'ai personne avec qui me chicaner ou me pogner. Voilà que je me venge sur mon chat maintenant (...). 

Zézette est une chatte très indépendante. Elle ne vient pas se coller ou se frotter sur moi, elle ne me saute pas sur les genoux, elle ne quémande pas à manger, elle ne demande rien. La plupart du temps, elle dort. Sur la table de la cuisine, sous le fauteuil, sur le rebord de la fenêtre où j'ai installé une petite couverture. Jamais sur mon lit (depuis que je l'ai changé de place). Si je reçois de la visite, elle va se cacher sous le fauteuil et ne bouge pas d'un poil. Une chose qu'elle aime cependant, c'est se faire gratter. Toujours disponible pour ça. Tant mieux! Je le fais tous les jours, et c'est nécessaire, parce que chaque fois je retire une bonne quantité de poils gris. Une chose de surprenante: Zézette est noire et le poil que je retire est gris. Bizarre, non?

J'ai pris rendez-vous chez la coiffeuse demain. Pas le choix. Plus capable de m'endurer. Et puis la repousse grise....faudra encore recolorer... que c'est fatiguant tout ça, ces signes exaspérants de vieillesse, qui tournent à toute allure, et de plus en plus vite. On ne peut vraiment pas y échapper. Comme dit Cindy Crawford: "Est-ce que je vais pouvoir me reposer enfin, un jour, et me laisser vieillir tranquillement?"

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