je m'ennuie

Je m'ennuie. C'est rare que je ressente ça, mais il est là, cet ennui, je ne peux pas faire comme s'il n'existait pas. Il y a plein de choses que je pourrais faire (comme écrire un livre, par exemple), mais rien ne me dit grand-chose qui vaille. Il y a tous ces textes que j'ai écrits et que je devais lire attentivement durant les vacances, afin de voir s'il y avait une potentialité de talent caché (...), et j'ai le temps pour le faire, mais ça ne me dit rien. J'ai toujours des petites courses à faire, comme par exemple vendredi je reçois ma fille et son amoureux pour souper, et samedi je vais voir mes parents à Québec, avec des salades à préparer (ma mère déteste faire à manger, je peux comprendre, je suis comme elle). C'est de l'ennui mélangé avec un manque d'enthousiasme pour tout. Lorsque j'étais à Paris, j'étais super motivée, pleine d'énergie, et avais envie de connaître, visiter, regarder, fureter, explorer, etc. Ici, rien. Aucune espèce d'envie de rien voir, faire, entreprendre. Je m'en vais dans dix minutes me faire couper les cheveux chez la coiffeuse au coin de la rue. Une nouvelle tête, ça peut pas nuire.

Au moins j'ai Zézette qui fait toujours une connerie ou qui cochonne l'appartement. Toujours un plancher à balayer, ou à laver, des comptoirs à nettoyer, une salle de bain à torcher, une litière à vider, de la bouffe à donner, ou le brossage de la fourrure, et les ordres et contre-ordres à donner; j'ai une petite copine que je peux serrer dans mes bras, ou étrangler presque (par amour).

J'ai commencé un bouquin hier, de Anne Tyler, "Le compas de Noé", c'est bien, à date. Paraît que l'auteur John Updike (prix Pulitzer pour ses Rabbit) n'arrêtait pas de l'encenser lors de son vivant. Mais pendant ce temps-là je ne lis pas mes propres écrits et je n'écris rien de probant. Va vraiment falloir que je fasse quelque chose avec cette idée d'écriture. Décider une bonne fois pour toutes ce que je veux faire. Je me tue à chaque minute de ma vie à me demander ce que je vais faire par rapport à l'écriture, et finalement, j'écris dans ce blogue, ce n'est pas comme si je n'écrivais pas (si, ce l'est).

Il est 13h03, il fait très humide mais la température n'est pas trop élevée, il bruine, je suis allée me faire faire une petite coupe de cheveux (18$), je suis contente, c'est court mais féminin, les cheveux gris ne paraissent pas trop. Je suis allée me chercher du liquide à vapoteuse, j'ai continué mon chemin jusqu'au magasin d'effets festifs et autres trouvailles que je vois tous les matins lorsque je vais jusqu'au métro en bicyclette, rien d'intéressant, que du cheap, et du déjà vu. Je viens de revenir. Je me fais un café et vais continuer le bouquin d'Anne Tyler.

19h14
j'ai mis des galettes que je viens de faire au four. Il fait super chaud mais ça fait des jours que je pense à ces galettes, alors, c'est maintenant que ça se passe.
Je me sens grosse, pas en forme.
J'ai fait une espèce de sieste des familles tantôt, le genre de chose qui m'apparaît comme étant le comble du luxe et de la volupté, quasiment un péché; j'ai plongé dans une espèce de rêve où j'avais recommencé à consommer: not good, angoissant, tragique, j'ai été contente lorsque j'ai senti que ce n'était pas la réalité. Et un autre rêve ensuite où une vieille folle tuait son fils et l'enterrait dans le jardin à la verticale parce qu'il n'y avait pas de place autrement. Glauque.

J'aimerais au mois d'août ne pas acheter de passe de métro et aller au bureau en bike, mais c'est super dangereux avec le trafic de Montréal et tous les trous et autres béances des rues; je vais y penser encore. Mais j'ai besoin de faire de l'exercice, je n'en peux plus de ne pas sentir mon corps bouger assez.

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