un papa de sang
Aujourd'hui dimanche, j'ai l'intention de bouger un peu: il faut que je retourne au bureau afin de photocopier des documents pour la séance de contestation d'augmentation de loyer à la Régie du logement de demain. Je veux changer mon cellulaire pour un autre plus récent chez FIDO. J'ai des petites courses à faire au marché et à la pharmacie. Il fait super moche. J'avais l'intention de prendre mon vélo, mais là c'est foutu. J'ai tellement besoin et envie de bouger, après tous ces mois de froid et d'inconvénients divers liés à un hiver malfaisant; j'ai envie de faire bouger mon corps jusqu'à épuisement, mais DEHORS!!!! Hier je suis allée à la boulangerie tôt le matin, et cela m'a fait un bien fou (temporaire) de pédaler comme une déchaînée aller-retour 20 minutes. Malheureusement, le reste de la journée a été gâché par ma paresse: j'ai quand même fini le bouquin "Un papa de sang" de Jean Hatzfeld, mais j'ai fait une espèce de sieste magique qui m'a coupée les ailes pour le reste de la journée. Je n'ai pas fait grand-chose de bon ensuite, et je me suis couchée tôt, incapable de sortir vraiment de l'espèce de léthargie dans laquelle j'étais engluée depuis ma sieste.
Concernant "Un papa de sang", c'est un livre poignant, extrêmement efficace et utile, très bien écrit, d'une grande qualité, publié chez Gallimard (donc pas de la merde), qui met en mots les témoignages d'enfants de Tutsis et de Hutus de la région de Nyamata, au Rwanda, qui relatent, 20 ans après le génocide, en quoi constitue leur vie, leur famille, leur avenir, leurs fantômes. C'est un bouquin absolument exceptionnel, dans le sens où l'auteur, en faisant témoigner les jeunes, a pris des mois et même des années à les approcher et les amener à être complètement vrais et sincères et honnêtes et à partager des choses que je n'avais jamais entendues avant, sur le mal, le pardon, l'incompréhension, le fait d'avoir à continuer à vivre avec des questionnements sans réponse, et des stigmates ethniques profonds et douloureux. Une phrase de "Berthe" m'a frappée: "Je reste inconsolée". Aujourd'hui, je vais commencer "Une saison de machettes" du même auteur, sur les récits de "coupeurs" hutus. Encore là, l'auteur a pris son temps afin de recueillir leurs témoignages. Ce n'est pas un travail journalistique à proprement parler, c'est une mise en mots, comme Svetlana Aleksievitch l'a fait, de témoignages sur des gens réels qui racontent leur vérité. Svetlana Aleksievitch est détentrice du Nobel de littérature 2015. J'ai lu les 6 livres qu'elle a écrits.
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