croyances

Durant des années je me suis dit que ma vie ne valait pas la peine d'être vécue.

Durant des années je me suis dit que si je me connaissais assez bien, je serais à même de contrôler mon univers (ma vie). 

Durant des années je me suis dit que si m'aimait vraiment, je serais "sauvée".

Durant des années je me suis dit que si je n'avais pas eu l'enfance que j'avais eue, je serais "normale".

Durant des années je me suis dit que si je trouvais un sens à "tout ça", je pourrais vivre en paix. 

Durant des années j'ai souffert de dépression et d'anxiété, c'est-à-dire que je sentais un voile, une ombre noire entre moi et la réalité que je considérais hostile et dangereuse. Je n'arrivais pas à me sentir réellement introduite ou invitée en ce monde.

Durant des années ce que je pensais sur le monde, sur la vie et sur moi-même était en permanence et complètement basé sur les idées négatives que j'en avais. La peur en étant le sentiment dominant. 

Durant des années je n'ai fait confiance en personne. J'avais le sentiment profond et inaliénable que les gens étaient hostiles à mon égard et que si je me laissais aller, je me ferais bouffer, gruger, déposséder, détruire. 

Durant des années je n'ai fait qu'utiliser les êtres humains pour diminuer mes peurs et mon anxiété. Les gens étaient classés en deux catégories, ceux dont je me méfiais, et ceux que je "possédais".

Durant des années j'ai fait du ressentiment envers mes parents et ma famille. Je nourrissais avec passion ce sentiment. Cela ne faisait qu'exacerber mon sentiment de peur et d'inadéquation à la vie. 

Durant des années l'alcool (et autres substances) ont été un exutoire "bienveillant" dans un monde considéré comme étant hostile.

Ces croyances ont forgé mon destin. Celles-ci se sont avérées souvent hostiles à mon bien-être et même dangereuses pour ma santé mentale. Mais rien n'est coulé dans le béton. J'ai changé. Beaucoup. En très grande partie grâce à Alcooliques Anonymes. Les douze étapes et la fréquentation des salles de meeting ont su me rendre perméable à une dimension jusqu'alors inconnue de moi: ce qui me dépasse, ce qui m'a créée.