concernant le marrainage dans alcooliques anonymes...

Je vais faire un meeting ce midi avec M. Au moins, lorsque je n'ai pas le choix d'accompagner quelqu'un faire un meeting, ça me donne le coup de pouce nécessaire à la procuration d'un minimum de motivation. C'est moins facile d'annuler disons...

Le marrainage dans AA, c'est génial, mais quelque part, nous avons peut-être perdu en cours de route l'idée sous-jacente à ce principe qui est de présenter le programme à des alcooliques qui ne le connaissent pas. De faire en sorte que le "nouveau" soit à même de connaître les outils qui sont disponibles pour l'instauration d'une sobriété d'alcool. En ce qui concerne M., elle "rechute" tellement souvent que je n'appelle plus ça des rechutes. Elle n'est tout simplement pas prête. Mais alors, en quoi constitue le marrainage si on essaie d'aider une personne qui n'arrive pas à accrocher vraiment? On "accompagne" combien de temps la personne? Des mois, des années?

Concernant M., qui m'a demandé d'être sa marraine, ou plutôt qui m'a infligé le terme de "marraine", je ne suis pas tout à fait certaine d'avoir le goût, l'énergie ou les capacités d'endurer tous ses hauts et ses bas concernant sa consommation d'alcool et de dope. Un jour elle consomme et est en guerre contre tout le monde, le lendemain elle s'auto-flagelle en jurant qu'elle ne consommera plus, qu'elle n'en peut plus, etc., et ça fait des mois et des mois et probablement des années que ça dure (ça fait seulement quelques mois que je la connais). Bref, ses passages d'un état à un autre dans des temps restreints ne permet pas de mettre en place aucune stratégie gagnante, et il n'y a pas d'ouverture pour un quelconque apprentissage spirituel minimal, significatif. C'est toujours l'état d'urgence, qui ne permet que de remonter la pente physiquement pour un temps, jusqu'à ce qu'elle consomme à nouveau dans un nouveau cycle d'assuétude. Il n'y a pas de prise pour un renouveau spirituel, tout est régulièrement tué dans l'oeuf. Me concernant, je ne fais pas de prosélytisme. Je ne tiens à gagner personne à ma cause. Je ne suis pas psychologue non plus. Et d'entendre ses plaintes et autres jérémiades ne l'aide peut-être pas non plus. Peut-être que ça ne fait que la conforter dans son rôle de pauvre victime qui tient le coup malgré tout, et qu'elle n'atteint pas précisément le fond du gouffre nécessaire à tout changement de perspective dans sa vie de façon majeure (i.e. arrêter de boire). Je suis comme un punching bag et ça ne me tente pas du tout de jouer ce rôle-là, et ça ne fait partie des attributions d'aucun membre AA. Je suis donc un peu perplexe, et j'agis avec elle au jour le jour. Elle veut faire un meeting? Ok cool. Elle m'appelle quand elle est saoule. Dorénavant non.

Il fait moins 10 degrés Celsius. C'est comme si en 24 heures, on passait du printemps aux températures glaciales de l'hiver. Pas cool du tout. Je m'en vais au bureau dans une vingtaine de minutes. Ça me tente comme un chat devant se jeter dans de l'eau froide. Pas pantoute. Mais je dois gagner mon pain. C'est la vie. Je suis comme tout le monde. Je dois faire des efforts. Me garder motivée, avec le sourire.

soir 
Journée partiellement poche, mais sans malaises physiques. Donc du bon stock en somme. 

Commentaires

Articles les plus consultés