deux vieilles soeurs qui se crêpent le chignon: pas beau à voir

Je viens de me lever. Une autre grosse journée de travail m'attend. Je suis une machine. Néanmoins, je me réjouis du fait que ma nièce de 13 ans va se pointer au bureau demain, elle m'a dit qu'elle voulait discuter de sa "carrière" avec moi. Je suis contente de pouvoir être une ressource pour ma belle R. qui est plus grande que moi, et qui porte de chaussures de grandeur "12" (je porte du 7). C'est une géante, avec des jambes interminables sur lesquelles elle se déplace comme une ombre, comme tous les enfants qui grandissent trop vite mais qui finissent par devenir absolument superbes. R. est une enfant qui me ressemble. Anxieuse de bien faire, jamais sûre d'elle-même, en réaction, insécure, fidèle, rigide, figée, mais remplie de bonne volonté. Je la comprend tellement de trouver la vie dure, compliquée, épeurante. Et l'adolescence est une torture (elle l'a été pour moi). Mais la petite (...) est bien entourée. Ses parents (ma soeur et mon beau-frère) sont des gens intelligents, aimants, créatifs, remplis d'enthousiasme envers leur belle grande fille. Me concernant, je ne peux pas en dire autant de mes propres parents. Et quand on est hypersensible, nerveux, anxieux, apeuré, pas sûr, avoir des bons parents est la clé pour surmonter ses peurs, voir au-delà de ses peurs, et se projeter vers l'avant plutôt que se recroqueviller sur ses souffrances. Bref. La petite a besoin de moi et j'en suis flattée. Comme si j'étais une référence, alors que je me sens, professionnellement parlant, bien au-deçà de ce qui aurait pu être possible (et souhaitable?) pour moi. Mais je suis grande maintenant. Et je suis remplie d'amour. N'est-ce pas l'essentiel.

soir
Je me suis chicanée avec ma soeur cet après-midi. Je ne verrai pas la petite demain. Quelle plaie cette femme. Nous ne sommes synchronisées d'aucune façon, elle et moi. Je lui ai crié dessus et raccroché la ligne au nez. Not good. Mais je lui ai texté un message d'excuses qui n'arrange rien, mais qui permettra, j'espère, qu'elle ne rumine pas trop sur son amour-propre blessé, et, me concernant, que je ne m'en fasse pas trop avec cette histoire, notre prise de bec d'aujourd'hui en étant une parmi des centaines d'autres. Les deux dernières années n'ont été qu'une accalmie. Je savais que cela ne durerait pas. C'était écrit dans le ciel que l'orage éclaterait un jour, même si je ne suis pas superstitieuse ou rien.