PERTE DES FACULTÉS
Je perds le peu d'anglais que je maîtrisais de peine et de misère. De jour en jour cette capacité s'estompe. Je n'arrive plus à faire des phrases cohérentes et les mots m'échappent. Ma volonté n'y peut rien, et maintenant j'ai peur de parler en anglais en public dans le cadre de mon travail. Il y a d'autres choses que j'ai perdues en cours de route; suis-je rendue, à cinquante-et-un an, au stade d'avoir à gérer les pertes de certaines de mes facultés? Déjà? Est-ce que ça va revenir? Que dois-je faire?
Je suis moins intelligente, moins concentrée, moins allumée. J'ai des blancs de mémoire, des vides à la place des mots. Je n'ai plus d'imagination et ne fantasme plus éveillée, comme il m'arrivait tout le temps de faire avant. Rien ne m'inspire rien vraiment. Les désirs s'étiolent. Il y a comme plein de morts de plein de choses.
Peut-être qu'à force de prendre des antidépresseurs et des somnifères ça ramollit le cerveau? Et l'âme aussi?
C'est tout à fait possible de vivre plusieurs vies. Là, c'est comme une deuxième vie, où bien manger, bien chier, bien dormir, est la quintessence de mon existence. Le reste....
Je ne croyais pas que vivre c'était d'accepter aussi de retourner à la base, et en être reconnaissante, parce que bien sûr je pourrais être morte.
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