JE N'AIME PAS MA FAÇON DE PENSER MAIS JE NE PEUX PAS M'EN EMPÊCHER
Je suis comme beaucoup de monde, le dimanche est une journée où la perspective du lundi à venir fait freaker. Les fins de semaine passent trop vite. Et cette journée perdue à ronchonner sur la semaine à vivre n'est pas une vraie journée de congé. C'est que je ne trouve plus vraiment mon travail enthousiasmant. Il me reste 43 mois à tirer. C'est beaucoup mais c'est peu en même temps. Je connais la date exacte de la fin de ma carrière dans la fonction publique québécoise.
À priori, c'est un soulagement. Mais en même temps, je n'ai pas de projets d'avenir. Donc, ça me déprime un peu. Surtout que je suis fort décontenancée par la perte de mes moyens et habiletés qui se délitent tranquillement au gré de la périménopause, processus qui est réel et tangible. Je vieillis et je suis vraiment moins performante qu'avant. Il faut que je dorme correctement au moins 8 heures par nuit sinon je suis une loque. Mes intestins sont détraqués et ne supportent que des aliments soigneusement calibrés. Je suis davantage aux prises avec des montées d'anxiété débilitantes, merci Ativan et Celexa. La fatigue et le manque d'énergie viennent vite. Le soir la chandelle s'éteint vite.
Le corps et le visage se détériorent, mais c'est autre chose n'est-ce pas. Mais se trouver moche n'aide pas à la vitalité, et le feed-back positif qu'on reçoit des gens qui nous trouvent attrayante et qui le manifestent d'une façon ou d'une autre disparaît; vieillir pour une femme c'est vraiment atteindre un état de transparence, et cette place qu'on n'occupe plus est un autre vide à ajouter à l'ensemble des choses dont on doit faire le deuil lorsqu'on vieillit.
Ça doit faire au moins dix ans que je n'ai pas baisé. Cette semaine, je me suis sentie allumée et interpellée par l'idée de m'envoyer en l'air, c'était un peu impérieux, mais compte tenu que je ne crois pas que cela va se réaliser, je me tiens tranquille et je passe à un autre appel.
Je ne veux pas donner à un homme un corps imparfait. Lorsque je baise, je veux me sentir au faîte de mes possibilités et m'abandonner. Mon corps, comme il est rendu, ne correspond plus au minimum que je suis prête à offrir au regard d'autrui. En somme, j'ai honte de mon corps et ne veux plus le montrer à personne. C'est de la fierté mal placée peut-être, mais je ne suis pas assez courageuse et humble pour surmonter cela. C'est con parce que je me prive d'expériences significatives.
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